En mars 2010, Eric Zemmour avait fait scandale en déclarant à la télévision : « La plupart des trafiquants sont Noirs et Arabes… c’est un fait. » Faute de pouvoir le condamner, le tribunal correctionnel de Paris avait jugé ses propos « choquants ». Dans un copieux dossier, « Marianne », où Zemmour avait été pigiste il y a quinze ans, vient, deux ans plus tard, lui donner entièrement raison…
En une du n° 798 de « Marianne » daté du 4 août : « Les nouvelles tribus du crime. » L’hebdomadaire consacre huit pages à ce sujet « événement » sous la signature de Frédéric Ploquin, grand reporter spécialisé dans les affaires de police et de banditisme et auteur d’une douzaine d’ouvrages qui font référence. « Le grand banditisme à l’ancienne est poussé vers la sortie par une nouvelle génération de caïds », résume-t-il en présentation de son sujet, avant de poser cette question, brutale : « Qui sont ces nouveaux gangs qui tiennent la France ? » Eh bien cette nouvelle génération de criminels qui « tient la France » est quasi-exclusivement un produit… d’importation. Les « Français de souche » (Corses et Marseillais par exemple, qui étaient traditionnellement à la criminalité ce que les Aveyronnais sont à la brasserie) ont été supplantés, sauf spécificité ultra-localisée, par des flingueurs issus des « minorités visibles ».
« Vous livrez la ville aux Arabes ! »
Lors de son arrestation en mars 2010 après vingt ans de cavale, Bernard Barresi, une figure du Milieu toulonnais, avait lancé aux policiers cette phrase qui restera comme un grand moment du gangstérisme patriotique : « Vous livrez la ville aux Arabes ! » « Les règlements de comptes au kalachnikov qui secouent la cité phocéenne, commente Ploquin, semblent lui donner raison »… Et si « le milieu d’antan respire toujours », il suffoque de plus en plus entre les services de police et ce que notre confrère appelle « les acteurs émergents » – comme il y a des pays émergents ? –, « au premier rang desquels les jeunes des cités, qui grillent les étapes et la politesse ».
Et le très juteux « marché » du gangstérisme – 1 600 milliards de dollars auraient été blanchis dans le monde entier pour la seule année 2009 ! – se retrouve segmenté, à l’image de la France, en fonction des ethnies, des tribus, des origines…
La drogue, par exemple, ce sont les « Beurs » et les « Blacks », qui, à la différence de leurs prédécesseurs, ne voient même pas où est le mal… Comme ce trafiquant de 32 ans « d’origine marocaine » que cite Ploquin et qui ne comprend pas qu’on l’ait arrêté et condamné (à deux petites années de prison…). « Je n’ai jamais eu d’histoires, je n’ai volé personne, je n’ai fumé [tué, Ndlr] personne »…
Il a juste fait du « biz », du business, et investi ses bénéfices au Maroc, dans l’immobilier, car « je suis un Arabe ».
La « nouveauté », explique Ploquin, c’est qu’à côté de ces voyous maghrébins émerge