Le livre n’était pas encore sorti que la publication de ses « bonnes feuilles » faisait scandale : comment Copé osait-il dénoncer un « racisme anti-blanc » ? Au-delà de la polémique, son Manifeste pour une droite décomplexée (1) est plus intéressant que cela. Il semble vraiment « décomplexé. »
On ne jurerait pas que Jean-François Copé, en lice face à Fillon pour le poste de président de l’UMP, soit parfaitement sincère, ni même qu’il ait écrit le livre qu’il a signé. Tant de références à Bernanos, Péguy, Marc Bloch, à l’Ecclésiaste, à René Girard, à G. K. Chesterton détonnent dans sa « voix de plume ». Qu’importe au final, tant c’est la règle du genre ; de même que sa date de parution, à un mois et demi de l’élection du président de l’UMP, ne doit pas réduire ce Manifeste… à un simple ouvrage de circonstance.
Bien sûr, l’actuel secrétaire général de l’UMP fait tout pour séduire l’adhérent appelé à voter.
Bien sûr, il se met en scène, pratique le « storytelling » en s’appuyant sur son histoire familiale et son parcours personnel pour désamorcer habilement les critiques qu’il sait qu’il va susciter. Bien sûr, il a retenu les leçons du parcours de Nicolas Sarkozy et sa façon de se livrer sans trop se dévoiler. Il est, lui aussi – même s’il n’emploie pas le terme qui serait par trop plagiaire – un « petit Français de sang mêlé », petit-fils de ce Marcu Copelovici, qui, ayant fui en 1926 l’antisémitisme et le bolchevisme arrivés aux portes de la Bessarabie, est devenu Marcel Copé et a, en 1943 à Aubusson, Creuse, été sauvé d’une rafle par la famille au nom extraordinairement français – et pourtant si rare – de Léonlefranc.
En finir avec « la haine de soi »
Au-delà de ce décor et des pages destinées à flatter l’adhérent de l’UMP, Copé affiche des positions droitières conformes au titre de son livre, estimant que « le premier ennemi de l’UMP, c’est le