S’il y a une question que les « instituts » de sondage n’ont jamais posée aux Français, c’est bien celle-ci : n’en avez-vous pas marre des sondages ? Trois réponses possibles. Oui, non, habite sur Mars. Je serais assez curieux de la réponse.
Les instituts de sondage ! L’escroquerie est dans le nom. Institut, ça fait chic, ça vous donne un petit côté sérieux, scientifique. Et puis, ça efface les questions triviales de gros sous. On pense à une institution caritative, un laboratoire avec des ingénieurs en blouse blanche soucieux de bien commun. Société de sondage, c’est déjà plus vulgaire. Quant à société de marketing, ça commence à ressembler dangereusement à la réalité : des vendeurs de vent.
Connaître l’opinion publique, qu’ils disent. Mon œil. Le génie de la pub est de vous donner envie d’acheter une chose dont vous n’aviez aucunement besoin dix minutes auparavant. Pareil pour « l’enquête d’opinion ». Elle vous pose une question que vous ne vous posiez pas, dans le seul but de créer une demande, à charge pour les hommes politiques de la transformer en offre.
Et c’est devenu une vraie dictature, cette affaire-là. Un candidat éternue, on organise un sondage pour savoir si les Français estiment qu’il devrait prendre de l’aspirine. Si c’est non à 63 %, vous pouvez être sûr que le candidat se laissera mourir plutôt que de soigner son rhume.
Le débat public est entièrement entre les mains des sondeurs qui font la pluie et le beau temps sur la campagne électorale. Quand on connaît leurs méthodes, il y a de quoi se poser des questions. Corrections à la louche, retouches au petit bonheur, surévaluations par ci, sous-évaluations par là, redressements dans les coins ; à la fin le résultat ressemble plus au maniaque qui l’a pondu qu’à une quelconque réalité. Ils ont même une case pour les « électeurs cachés », probablement des braves gens comme vous et moi qui vont voter en rasant les murs ou en portant une cagoule.
Les mêmes experts à tête d’œuf continuent pourtant de hanter les plateaux télé et de nous répéter que tout cela est très fiable et que les sondages sont un atout pour la démocratie. Pardi ! Ipsos : 1, 7 milliard d’euros de chiffre d’affaires. WPP (TNS Sofres) : 10,8 milliards d’euros, avec des pourcentages de croissance à deux chiffres. Y a bon démocratie !
La semaine dernière, après Villepinte, un sondage Ifop donnait Sarkozy dépassant Hollande, les fameuses « courbes qui se croisent », dernière espérance métaphysique du président sortant. Tendance au rapprochement, affirmait doctement l’Ifop. Joie à l’UMP. Une minute plus tard, un sondage TNS Sofres réalisé au même moment, donnait 4 points d’écart entre les mêmes. Tendance à l’éloignement, affirmait doctement la Sofres. Joie au PS. Applaudissements du peuple. Et revoilà Brice Teinturier avec sa tête à claque qui nous explique la vie à la télé ! Quant au mea culpa, on peut toujours l’attendre. En 2002, quatre jours avant le premier tour de la présidentielle, un sondage (non publié) donnait encore Jean-Marie Le Pen comme le quatrième homme, loin derrière Chevènement. Bilan : Le Pen au second tour, Chevènement à 5 %. C’est la faute aux électeurs, expliquaient les tambouilleurs. En 2007, Bayrou est loin derrière Le Pen dans les sondages, on va pas se laisser avoir deux fois, parole de sondeur ! Résultat : Bayrou : 18,5, Le Pen : 10,5. Des vrais guignols. Mettez-leur un nez rouge et vous avez un spectacle pour les poulbots.
Tout ce qui produit de l’opinion dans ce pays est passé dans les grands groupes financiers, journaux, télé, grosses boîtes de com. Des groupes qui ont des intérêts à défendre et traitent directement avec l’Etat. Les « instituts » de sondage n’échappent pas à la règle. Et derrière leur tambouille obscure, on est prié de croire sur parole qu’ils ne cherchent pas à manipuler l’opinion !
Il y a pourtant une dose de prophétie auto-réalisatrice dans leur vilain job. Gonfler un candidat dans les sondages crée un effet moutonnier et galvanise l’électeur, si bien que le candidat finit par monter vraiment. Mais pas de problème, c’est la démocratie. Il n’y a qu’à voir comment ils ont essayé de nous vendre DSK. Du beau travail, à un détail près, mais on ne contrôle pas tout. A ce propos, c’est Depardieu, nouveau soutien officiel de Sarkozy, qui va interpréter la saga de l’amour joyeux au cinéma, avec Adjani dans le rôle de Sinclair. Il mange à tous les râteliers celui-là. Il faudrait vraiment qu’il arrête la choucroute, Depardieu, sinon, à part Alexandre Adler, je ne sais pas quel rôle il va encore bientôt pouvoir jouer. Il paraît qu’il n’aime pas les Français, notre Obélix. Je ne vois pas ce qu’il faisait à un meeting remplis de drapeaux tricolores en ce cas.
Certains disent que c’était pour remercier le président de l’avoir tiré d’un mauvais pas financier. Je me demande ce que les Français pensent de ce genre de soupe. On devrait faire un sondage, tiens.
Les instituts de sondage ! L’escroquerie est dans le nom. Institut, ça fait chic, ça vous donne un petit côté sérieux, scientifique. Et puis, ça efface les questions triviales de gros sous. On pense à une institution caritative, un laboratoire avec des ingénieurs en blouse blanche soucieux de bien commun. Société de sondage, c’est déjà plus vulgaire. Quant à société de marketing, ça commence à ressembler dangereusement à la réalité : des vendeurs de vent.
Connaître l’opinion publique, qu’ils disent. Mon œil. Le génie de la pub est de vous donner envie d’acheter une chose dont vous n’aviez aucunement besoin dix minutes auparavant. Pareil pour « l’enquête d’opinion ». Elle vous pose une question que vous ne vous posiez pas, dans le seul but de créer une demande, à charge pour les hommes politiques de la transformer en offre.
Et c’est devenu une vraie dictature, cette affaire-là. Un candidat éternue, on organise un sondage pour savoir si les Français estiment qu’il devrait prendre de l’aspirine. Si c’est non à 63 %, vous pouvez être sûr que le candidat se laissera mourir plutôt que de soigner son rhume.
Le débat public est entièrement entre les mains des sondeurs qui font la pluie et le beau temps sur la campagne électorale. Quand on connaît leurs méthodes, il y a de quoi se poser des questions. Corrections à la louche, retouches au petit bonheur, surévaluations par ci, sous-évaluations par là, redressements dans les coins ; à la fin le résultat ressemble plus au maniaque qui l’a pondu qu’à une quelconque réalité. Ils ont même une case pour les « électeurs cachés », probablement des braves gens comme vous et moi qui vont voter en rasant les murs ou en portant une cagoule.
Les mêmes experts à tête d’œuf continuent pourtant de hanter les plateaux télé et de nous répéter que tout cela est très fiable et que les sondages sont un atout pour la démocratie. Pardi ! Ipsos : 1, 7 milliard d’euros de chiffre d’affaires. WPP (TNS Sofres) : 10,8 milliards d’euros, avec des pourcentages de croissance à deux chiffres. Y a bon démocratie !
La semaine dernière, après Villepinte, un sondage Ifop donnait Sarkozy dépassant Hollande, les fameuses « courbes qui se croisent », dernière espérance métaphysique du président sortant. Tendance au rapprochement, affirmait doctement l’Ifop. Joie à l’UMP. Une minute plus tard, un sondage TNS Sofres réalisé au même moment, donnait 4 points d’écart entre les mêmes. Tendance à l’éloignement, affirmait doctement la Sofres. Joie au PS. Applaudissements du peuple. Et revoilà Brice Teinturier avec sa tête à claque qui nous explique la vie à la télé ! Quant au mea culpa, on peut toujours l’attendre. En 2002, quatre jours avant le premier tour de la présidentielle, un sondage (non publié) donnait encore Jean-Marie Le Pen comme le quatrième homme, loin derrière Chevènement. Bilan : Le Pen au second tour, Chevènement à 5 %. C’est la faute aux électeurs, expliquaient les tambouilleurs. En 2007, Bayrou est loin derrière Le Pen dans les sondages, on va pas se laisser avoir deux fois, parole de sondeur ! Résultat : Bayrou : 18,5, Le Pen : 10,5. Des vrais guignols. Mettez-leur un nez rouge et vous avez un spectacle pour les poulbots.
Tout ce qui produit de l’opinion dans ce pays est passé dans les grands groupes financiers, journaux, télé, grosses boîtes de com. Des groupes qui ont des intérêts à défendre et traitent directement avec l’Etat. Les « instituts » de sondage n’échappent pas à la règle. Et derrière leur tambouille obscure, on est prié de croire sur parole qu’ils ne cherchent pas à manipuler l’opinion !
Il y a pourtant une dose de prophétie auto-réalisatrice dans leur vilain job. Gonfler un candidat dans les sondages crée un effet moutonnier et galvanise l’électeur, si bien que le candidat finit par monter vraiment. Mais pas de problème, c’est la démocratie. Il n’y a qu’à voir comment ils ont essayé de nous vendre DSK. Du beau travail, à un détail près, mais on ne contrôle pas tout. A ce propos, c’est Depardieu, nouveau soutien officiel de Sarkozy, qui va interpréter la saga de l’amour joyeux au cinéma, avec Adjani dans le rôle de Sinclair. Il mange à tous les râteliers celui-là. Il faudrait vraiment qu’il arrête la choucroute, Depardieu, sinon, à part Alexandre Adler, je ne sais pas quel rôle il va encore bientôt pouvoir jouer. Il paraît qu’il n’aime pas les Français, notre Obélix. Je ne vois pas ce qu’il faisait à un meeting remplis de drapeaux tricolores en ce cas.
Certains disent que c’était pour remercier le président de l’avoir tiré d’un mauvais pas financier. Je me demande ce que les Français pensent de ce genre de soupe. On devrait faire un sondage, tiens.