L’armée fait désormais ses emplettes vestimentaires en Asie. Pour camoufler cette trahison, elle attribue les marchés à des sociétés installées en France. Mais leurs ateliers sont à l’étranger.
Le 29 mars, Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle, visitait à Montpellier une entreprise en grande difficulté, la maison Dubois Sport, dont le patron lui confiait que ses déboires venaient du fait que l’Etat en général, et l’armée en particulier, boycottaient le « made in France ». Aussitôt, au micro de toutes les radios, le candidat de la « France libre » envoyait un missile : « L’armée française fait désormais comme l’armée anglaise, elle externalise les achats et ses appels d’offres conduisent à délocaliser tous ses achats de vêtements vers des pays asiatiques. » Il en profitait pour épingler à la veste de Nicolas Sarkozy la médaille de l’hypocrisie : « Il mène une campagne contre l’Europe passoire, il fait de grands discours, il parle d’un “small business act” européen et, dans le même temps, le ministère de la Défense achète des vêtements au Bangladesh ou en Chine ! ». Ce coup de gueule de Dupont-Aignan était-il justifié ? « Minute » a mené sa petite enquête.