Les grandes surfaces voulaient ouvrir le dimanche matin. Les petits commerçants s’y opposaient. Le maire disait qu’on ne pouvait rien faire. Le charcutier, (photo) l’épicier et le fleuriste ont pris les choses en main. Et les grandes surfaces ont cédé. Récit d’un combat exemplaire qui montre que les seuls combats perdus sont ceux qu’on n’a pas menés.
C’est début septembre que la nouvelle s’est propagée. Le gars de la Coop, l’épicerie de proximité sur la place principale nommée place Nationale, venait d’avoir l’« info » par un de ses clients : Intermarché allait ouvrir le dimanche matin ! Et pas qu’Inter. Si Inter ouvrait, pas de doute, Leclerc allait suivre. D’abord, le gars du Cellier du Périgord, une autre épicerie, avec des produits fins, juste en face, n’y a pas cru. Il a rigolé : « Si c’est ça, je sors le fusil ! » Le lendemain, il rigolait moins. La nouvelle était confirmée. Intermarché, à l’extrémité sud de la ville, allait bien ouvrir le dimanche matin. A partir du 5 octobre. Et Leclerc allait suivre, à partir du 26 octobre. Le coup de grâce pour les commerçants.
Dans la rue principale, on comptait déjà vingt boutiques fermées. Plus deux place Nationale. Plus deux place De Gaulle. Plus deux rue Jean-Moulin. Et dans les rues adjacentes. Sans parler des fermetures programmées pour d’ici à la fin de l’année, six au moins, toujours en plein cœur de ville.
« Il faut vivre avec son temps » (la coiffeuse)
A la mairie, passée à l’UMP en mars dernier après quarante-trois ans de socialisme, le maire a dit qu’il ne pouvait rien faire. Que les grandes surfaces, dès lors qu’elles vendent de l’alimentaire, pouvaient ouvrir le dimanche matin si elles le souhaitaient. L’ancien maire PS a eu beau jeu de rappeler que le maire étant secrétaire départemental de l’UMP et l’UMP étant pour l’ouverture dominicale des commerces, il ne fallait pas s’attendre à des miracles… Ce à quoi le maire UMP a rétorqué que si ses prédécesseurs n’avaient pas laissé tant de grandes surfaces s’installer et s’agrandir, on n’en serait pas là… Tout ça ne faisait pas avancer le schmilblick.
Alors la moutarde est montée au nez des commerçants. Enfin, d’une majorité de commerçants. Pas de tous. La présidente de l’association de commerçants qui était justement