Samedi dernier avant l’aube et jusqu’à l’après-midi, des militants de Génération identitaire ont occupé le chantier de la future « mosquée cathédrale » de Poitiers. Emoi national ! Jusqu’au premier ministre, tout le monde y est allé de sa condamnation ! Essai de retour à la raison et révélations sur les coulisses de ce joli coup.
L’opération de Poitiers avait été minutieusement préparée, et cela dans le plus grand secret. Même le président du Bloc identitaire, Fabrice Robert, n’était pas dans la confidence. Il savait que quelque chose d’important était dans les tuyaux, avait été réveillé samedi sur le coup de six heures du matin (par le téléphone, pas encore par la maréchaussée…), mais il ignorait quel objectif avait été choisi par les jeunes militants. Et c’est normal : le fonctionnement de la mouvance identitaire est ainsi fait qu’il n’est pas pyramidal.
L’église de Vierzon prise comme leurre
Afin de préserver le secret de la « cible » choisie jusqu’à la dernière minute, les jeunes identitaires ont dû inventer un leurre. Aux journalistes invités à les accompagner, ils avaient dit, de façon sommaire, que l’action allait se dérouler « quelque part entre Paris et Lyon ». Un peu court pour que les reporters de RMC et de BFM TV acceptent de se rendre, sans autre précision, au rendez-vous nocturne qui leur était fixé… sur une aire d’autoroute, près de Châteauroux, à deux heures du matin !
Aussi, quand les futurs « reporters embarqués », selon la formule en vigueur sur les théâtres d’opération, ont demandé si, par hasard, l’opération n’allait pas concerner l’église Saint-Eloi de Vierzon dans le Cher, les identitaires n’ont pas démenti. L’hypothèse était hautement vraisemblable puisque le diocèse vient de décider de mettre en vente cette « bâtisse des années cinquante, comportant une nef de 26 mètres de long par 11,30 m pouvant accueillir plus de deux cents personnes » – un monument situé, comme l’a écrit « Le Berry républicain » de façon très politiquement correcte, « dans un quartier qui a vécu de grands bouleversements démographiques » – et que les Identitaires, avec l’envahissement d’un Quick halal à Villeurbanne, avec l’Apéro Saucisson-Pinard, avec les Assises de l’islamisation, se sont fait une spécialité de s’opposer aux avancées de l’islam en France.
Or, à Vierzon, une association de Marocains s’est manifestée pour acquérir l’église. De sorte que le quotidien régional a titré, le 9 octobre : « L’Eglise Saint-Eloi, future mosquée ou future salle d’obsèques civiles ? » Cette information a fait le tour de la planète après qu’elle a été relayée ainsi par RTL deux jours plus tard : « Mise en vente, une église du Cher pourrait devenir une mosquée » et que France Télévisions y a consacré un sujet, mis en ligne sur son site Internet sous cette accroche : « Et si le clocher de l’église Saint-Eloi diffusait un jour le chant du muezzin ? » Le diocèse et le « Berry républicain » ont croulé sous les appels de journalistes, y compris du « Washington Post » et de la télévision publique sud-coréenne !
C’est donc avec la certitude d’être emmenés à Vierzon que les reporters de RMC et de BFM TV sont allés au rendez-vous, où ils ont été pris