Le circuit de Magny-Cours a été officiellement inauguré le 7 juillet 1991, en présence du président de la République, François Mitterrand. C’était la moindre des choses : sans lui, il n’aurait jamais vu le jour. Flash-back. Dans les années 1970, sur le site, entre des champs où paissent les vaches, se trouve un modeste autodrome au ruban d’asphalte très fatigué. C’est l’héritage qu’à sa mort, en 1971, Jean Bernigaud, maire de Ma­gny-Cours depuis 1957, a laissé à son épouse Jacqueline. Re­vendre une telle « affaire » n’est pas évident. L’arrivée au pouvoir de Tonton va cependant rendre l’opération possible. Entre le président et la famille Bernigaud existent en effet des liens privilégiés.
François Mitterrand a accepté d’être le parrain de Christophe, un fils Bernigaud. Un parrainage religieux rendu pour un parrainage politique : quand, en 1946, Mitterrand s’était présenté aux législatives dans la Nièvre, où il était parachuté, c’est grâce aux réseaux de Jean Bernigaud, agriculteur très influent, qu’il parvint à se faire élire.
Aussi, sous la pression de Tonton, lorsque le circuit de Magny-Cours doit trouver un repreneur, c’est le conseil général socialiste de la Nièvre qui s’y col­le et rachète l’affaire en 1986. La famille Bernigaud sera indemnisée à hauteur de 15 millions de francs de l’époque (soit 2,3 millions d’euros). Et 180 millions de francs (soit 27,7 millions d’euros) seront injectés pour transformer le champ de citrouilles en une piste pour les carrosses de la F1. Aujourd’hui, tous les protagonistes de cette belle histoire ont disparu. Reste le circuit. Que François Hollande semble décidé à « réhabiliter ».
P. T.

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