Deux régions tenues par la droite, deux lignes opposées pour endiguer le Front national. En Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) pour l’un, en Provence-Alpes Côte d’Azur (Paca) pour l’autre, Laurent Wauquiez et Christian Estrosi ont opté pour des stratégies diamétralement opposées. L’un cherche… à le dépasser sur sa droite, le rendant presque inutile ; l’autre se fait l’apôtre de l’alliance avec la gauche contre la menace brune.
Déjà pendant la campagne régionale de 2015, les styles s’opposaient. En quelques jours, Christian Estrosi, l’homme de « la cinquième colonne islamiste », était devenu celui du « vivre ensemble » et du « pas d’amalgame » pour capter les suffrages de la gauche. Laurent Wauquiez, depuis son livre Europe : il faut tout changer (2014), a toujours tenu une ligne de droite dure, eurosceptique et anti-immigration. Durant cette campagne, il faisait d’ailleurs distribuer un tract dénonçant, à la fois, la politique de Bruxelles, celle de François Hollande et l’immigration « massive qui détruit chaque jour un peu plus notre identité » ! Sans copyright Le Pen évidemment… Tandis qu’au même moment, Estrosi se présentait comme le résistant, le dernier rempart contre l’obscurantisme porté par Marion Maréchal-Le Pen et pratiquait déjà l’ouverture à gauche au sein de son comité de soutien, avec Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, ou Mourad Boudjellal, le très antiraciste président du club de rugby toulonnais.