Dans la « primaire de la droite et du centre », Jean-Frédéric Poisson détonne par bien des aspects, dont sa volonté constante de porter le débat sur le terrain des idées, ce que les « impératifs » médiatiques ne favorisent pas. La place que nous avons décidé d’accorder à cet entretien avec le président du Parti chrétien-démocrate l’a convaincu de nous exposer sa vision personnaliste de la société (voir page 5), très éloignée des convictions énoncées par les autres candidats de la primaire de la droite et du centre.
« Minute » : Un amusant visuel de votre campagne appelle les électeurs de la primaire de la droite et du centre à « nager à contre-courant de la pensée unique ». En quoi êtes-vous, fondamentalement, « à contre-courant de la pensée unique » ?
Jean-Frédéric Poisson : Si on accepte l’idée que c’est le libéralisme qui est la pensée unique d’aujourd’hui, qu’il soit majoritairement économique comme le libéralisme de droite, ou majoritairement sociétal, comme le libéralisme de gauche – les deux n’étant évidemment pas incompatibles –, je me situe clairement en dehors de cette logique. Comprenons-nous bien : je ne suis pas contre l’économie de marché, je suis contre la domination du marché sur tous les domaines de la société humaine, ce qui n’est pas du tout la même chose.
C’est ce refus de la domination du marché, fondé sur la dignité sans condition et sans restriction de la personne humaine depuis la conception jusqu’à sa mort naturelle, qui me conduit à prendre des positions qui sont, elles aussi, à contre-courant : la protection de l’enfant à naître, le refus de l’euthanasie, l’attention portée au sort des détenus ou des toxicomanes, l’opposition à la construction