Florian Philippot est imperturbable. C’est l’avantage des hommes bardés de certitudes. L’année 2 015 s’était pourtant assez mal terminée pour lui. Aux élections régionales, alors qu’il entretenait des espoirs de victoire – les sondages le donnaient au coude à coude avec Philippe Richert, certains le plaçaient même en tête –, il est resté collé aux 36 % recueillis au premier tour tandis que le président sortant LR du conseil régional d’Alsace, Philippe Richert, bondissait de 26 à 48 %, et cela malgré le maintien de la liste du candidat de gauche, Jean-Pierre Masseret. Une claque.
Malgré ce revers, l’analyse de Philippot n’a pas changé. Pour lui, si le Front national se heurte encore à un « plafond de verre » qui l’empêche, hors rares exceptions, de triompher au second tour, c’est à cause… du Front national. A cause du nom du parti, qui fait encore peur – à cause des années Jean-Marie Le Pen faut-il comprendre – à une partie de l’électorat qu’il faut rassurer par des éléments de langage, tels « concorde nationale » et « paix civile », qui seront les nouveaux leitmotiv du FN désormais passé en mode pré-présidentielle. En attendant de pouvoir changer le nom du parti.
Avant que le sujet soit abordé lors d’un séminaire du FN qui doit avoir lieu dans les prochaines semaines, Philippot a effectué un acte symbolique en forme de passage en force. Là où il est en mesure de décider, il agit selon sa feuille de route personnelle. Et ce n’est pas la première fois.
Pour la constitution de ses listes, déjà, Philippot avait passé outre la discipline de parti et… la bienséance. En mai 2015, le jeune élu mosellan Aymeric Perraud s’était singularisé par des tweets odieux envers Jean-Marie Le Pen et ses soutiens, qualifiés de « rats puants ». Il avait été suspendu du FN et Louis Aliot lui avait promis la commission de discipline. Résultat : la commission lui a été épargnée et, bien qu’officiellement suspendu, Perraud s’est retrouvé en 11e position sur la liste mosellane de Philippot ! Un véritable