Ce mercredi, des milliers de policiers vont manifester place Vendôme sous les fenêtres du ministère de la Justice pour protester contre la politique pénale suivie par Christiane Taubira. La précédente manifestation de ce type remonte… à 1983. Plus de trois décennies se sont écoulées et pourtant, les analogies sont frappantes.
Ce 14 octobre place Vendôme, 5 000 policiers sont attendus. Peut-être plus. De tous les syndicats et de tous les grades, commissaires inclus. Le pouvoir politique aurait préféré un autre lieu de rassemblement que celui, ô combien sensible, du siège du ministère de la Justice mais il n’a pas osé l’interdire. C’est qu’un des leurs, fils et petit-fils de policier, est entre la vie et la mort. Le 5 octobre, ce père de famille de 36 ans affecté à une brigade anti-criminalité (BAC) de Seine-Saint-Denis a été grièvement blessé – de deux balles dans la tête et dans le cou ! – par un malfaiteur qui, avec un complice, venait de commettre un braquage dans un entrepôt de bijoux de Saint-Ouen.
À ce niveau, c’est de la collusion avec l’ennemi !
Or Wilston Blam – c’est le nom du braqueur, qui a été abattu – n’aurait pas dû être là. Il n’aurait pas du pouvoir commettre ce braquage ni, a fortiori, tenter d’assassiner ce policier. Il avait été condamné à six ans de prison pour avoir attaqué des distributeurs de billets en 2011. Mais voilà : en mai dernier, alors qu’il purgeait sa peine à la prison du Réau, en Seine-et-Marne, il avait bénéficié d’une permission de sortie. Et il n’était pas rentré. Selon le jargon en usage dans la pénitentiaire, « il n’avait pas réintégré sa cellule », ce qui fait moins peur et permet à Christiane Taubira de dire