Toute idéologie totalitaire finit par dévorer ceux qui l’ont enfantée. La terreur de 1793 l’avait démontré. Le communisme et le nazisme l’avaient confirmé. L’antiracisme, qui procède de la même nature, n’échappe pas à la règle.
L’idéologie antiraciste a pris son essor dans les années 1980. Le schéma, porté sur les fonds baptismaux par François Mitterrand et les services de l’Elysée, était à l’origine aussi simpliste que manichéen. D’un côté, les bons. De l’autre, les méchants. Deux camps parfaitement définis étaient censés s’opposer. Les victimes du racisme face à ses promoteurs. Dans la première catégorie les immigrés, les noirs, les Arabes, les juifs et les musulmans. Dans la seconde, les Français, les blancs et les chrétiens. Pour défendre les premiers, la gauche dans son ensemble soutenue par toute une kyrielle d’associations comme SOS Racisme, le Mrap, la Licra et la Ligue des droits de l’homme. Pour encourager les seconds, le Front national et Jean-Marie Le Pen. La dialectique fonctionne depuis au moins deux décennies. Un Français agressant ou insultant un étranger, l’acte raciste est constitué. Dans la situation inverse, il s’agit d’un simple fait divers. Un tag est inscrit sur une mosquée ou une synagogue, l’événement fait l’ouverture du journal de vingt heures, le premier ministre et le ministre de l’Intérieur se déplacent pour faire part de leur indignation et tous les démocrates appellent à la « vigilance républicaine ». Une église est incendiée ou un cimetière chrétien est profané, personne ne réagit. Les dessins publiés par la presse adhérant à la vulgate antiraciste représentant le pape sodomisant une religieuse, la sainte Vierge nue en croix ou appelant à jeter les chrétiens aux lions