On désespère parfois de son pays ; c’est une erreur. Pour preuve, cette merveilleuse décision de justice ayant condamné un agriculteur de Labastide-Cézeracq, en Béarn, qui, se croyant encore à l’époque féodale, avait cru pouvoir se défendre impunément de ses voleurs et leur avait infligés des dommages matériels graves, sans parler des dommages psychologiques plus graves encore, les deux victimes étant depuis officiellement traumatisées. La justice lui a rappelé sans trembler ce que démocratie et progrès veulent dire. À l’heure où le fascisme fait son grand retour dans notre pays, la seule chose que l’on puisse regretter, c’est qu’elle n’ait pas été un peu plus lourde dans sa décision, manière de dissuader les adeptes blancs de l’autodéfense et des milices paramilitaires qui gangrènent le pays.
Voici l’affaire : Jean Toulouse-Bergerou, agriculteur béarnais dont le nom fleurant le terroir est une insulte à la mondialisation heureuse, rentre des commissions un beau matin de la fin du mois de juillet dernier et trouve dans son champ deux jeunes en train de démonter une batterie équipée d’un panneau solaire, matériel lui servant probablement d’énergie pour quelque labeur rétrograde et sans intérêt.

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