Paris est la capitale mondiale des manifestations. Il y en a eu 4 144 en 2013 : 3 411 déclarées en préfecture, 733 non déclarées. Récemment ont défilé les « sans-papiers », les « indignés », les anti-FN (« Marine, on t’en… ! » – silence des féministes), les Femen, les éleveurs de bovins, les militants pour la légalisation du cannabis, les infirmiers anesthésistes (« On vous endort, on nous entube ! »), les retraités amers, le comité de soutien aux jeunes filles enlevées au Nigeria, les partisans de la PMA, les fans de Justin Bieber, les Algériens contre la réélection de Bouteflika, les végétariens fiers (« Veggie Pride ») et même une poignée de végans pâlichons en colère contre Air France KLM qui accepte de transporter les animaux de laboratoire. A vrai dire, un promeneur dans Paris n’a strictement aucune chance d’échapper à une manifestation, à moins qu’il ne limite sa balade au long du périphérique (et encore risque-t-il de croiser une « opération escargot » organisée par la corporation des taxis).
Une manif manque pourtant à l’appel, celle qui s’indignerait de la tuerie de Bruxelles perpétrée par Medhi Nemmouche. Où qu’ils sont les manifestants ? Le moindre hérisson écrasé sur une route départementale d’Ardèche a le droit à son petit rassemblement des trois membres d’un comité subventionné contre le génocide des hérissons. Mais qu’un musulman dézingue froidement quatre Juifs à la kalachnikov, c’est le silence radio. Il y a pourtant plus de musulmans que d’amis des hérissons dans ce pays.
Tout doucement, l’ambiance est en train de virer au surréalisme. Un skinhead éternue un peu trop bruyamment et l’avenue de la République se couvre de puceaux. Un islamiste se met à massacrer pas pour de rire, et tout le monde se met à siffloter en regardant ailleurs. Heureusement, dans « Libé » du 5 juin, une certaine Samia Hathroubi, « professeure d’histoire », a trouvé la riposte idoine, « l’urgence de proposer une vision plurielle et pacifiée de la nation ». Les islamistes tremblent. Quand elle a appris le nom du suspect de la tuerie de Bruxelles, cette dinde confesse avoir eu « l’impression de vivre un nouveau cauchemar » après « le traumatisme des élections européennes ». Réfléchir plus de deux secondes au sens de cette phrase (un résultat démocratique « déplaisant » mis sur le même plan qu’un massacre à la kalachnikov) donne immédiatement la nausée à quiconque possède encore un grain de morale. Cette [censuré] réussit en outre le tour de force de présenter les musulmans comme les principales victimes de Nemmouche : « Ils se sentiront pointés du doigt, stigmatisés par les discours dans les médias, dans la rue. Inlassablement on leur demanderait si eux sont pour un islam éclairé, moderne, contrairement à ces Merah et Nemmouche. » Eh bien, oui, on leur demande dans quel camp ils sont. Mais le problème, c’est précisément qu’ils ne répondent pas.
Notre nouveau ministre de l’Intérieur est formidable. Une gueule de curé post-conciliaire, un optimisme à tout vent. « Aux jeunes qui partent en Syrie, je veux dire qu’il y a 1 000 combats à mener dans la république, pour la France », a-t-il twitté il y a quelques jours. On se frotte les yeux. « Allez, les petits jeunes, venez nous filer un coup de main dans la bonne humeur. » On a comme l’impression qu’il n’a pas exactement compris la nature du problème. Peut-être confond-il djihadistes et scouts de France ? Tant qu’on y est, proposons-leur d’effacer les tags des murs, d’aider les vieilles dames à traverser la rue ou de faire un stage d’archéologie à Guédelon.
Les types rêvent de nous dézinguer à la kalachnikov et le flic ahuri leur propose un atelier poterie ! Eh, Bernard, t’es au courant que ce sont des tueurs fanatisés qui veulent abattre la République et qui se torchent ce que je pense avec la France ? T’es « ouf » ou tu fais un stage ? Avec un tel Bisounours à la tête de la police, il fallait évidemment s’attendre à une mesure choc : un numéro vert a été mis en place pour prévenir les départs vers la Syrie. « Allô, M. Cazeneuve, je prends un vol demain matin à Roissy pour Ankara. Pas de quoi, bonjour chez vous. » A chialer.
Pendant ce temps, sur qui on cogne ? Marine Le Pen. Anne Roumanoff se fait virer d’Europe 1 à cause d’un sketch jugé « raciste » où elle imitait l’accent « antillais » de Taubira (qui est guyanaise), elle décide de se venger sur Marine le Pen. Un djihadiste assassine des Juifs, Guy Bedos estime que Marine Le Pen « a le même discours qu’Hitler » (bon d’accord, il est gâteux).
Des centaines de débiles surentraînés et armés jusqu’aux dents errent dans la nature, on manifeste contre le danger que représente Marine Le Pen. Demain, celui qui aura une crise d’hémorroïde sera autorisé à porter plainte contre Marine Le Pen.
En attendant, le djihad a de beaux jours devant lui.
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