Le 6 avril dernier, « Minute » a fêté ses cinquante ans. Trois jours plus tard, François Brigneau, qui en fut l’un des piliers, est décédé à presque 93 ans. Hommage à celui qui restera à jamais une des grandes plumes de la presse française.
Raymond Aubrac s’est éteint le 12 avril dernier. La presse a rendu unanimement hommage au résistant, en omettant de s’attarder sur les incohérences du récit de son arrestation à Caluire en 1943 et en oubliant de rappeler qu’il fut un agent communiste au service de l’Union soviétique après-guerre. Ahmed Ben Bella était passé de vie à trépas la veille. La même presse a salué le premier chef d’Etat algérien, « héros de l’indépendance », sans songer à évoquer les crimes monstrueux qu’il avait commis pour parvenir à ses fins. François Brigneau avait rendu son âme à Dieu trois jours auparavant. Ses confrères ont en chœur souligné qu’il s’était engagé, à l’âge de 25 ans, dans la Milice et qu’il avait été condamné pour antisémitisme, ne songeant pas un instant à préciser qu’il fut un des plus talentueux journalistes et écrivains de l’après-guerre. Selon que vous serez de gauche ou d’extrême droite, les jugements de cour vous absoudront ou vous maudiront pour l’éternité. Même en 1988, « L’Evénement du jeudi », qui lui avait consacré un article haineux, avait eu l’honnêteté d’écrire
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- Publié dans le numéro : 2560
- Auteur : Thierry Normand