L’élection présidentielle américaine a lieu le 6 novembre prochain. Occasion de faire le point sur ce rêve américain qui a de plus en plus de mal à produire un réel mieux-vivre.
Barack Obama avait été élu en 2008 dans un élan d’enthousiasme extraordinaire, immédiatement baptisé « obamania ». Caractéristique de ce mouvement : il est planétaire. Après le méchant Bush, les Etats-Unis redeviennent des gentils, sous la houlette d’un président donné comme phénoménal et qui reçut le Prix Nobel de la Paix en 2009, avant d’avoir eu le temps de rien réaliser : il était Obama, premier président noir des Etats-Unis, et cela suffisait. En France, d’après certains sondages, s’ils l’avaient pu, 70 % des Français auraient voté pour Obama ! Souvenez-vous aussi, le lyrisme béat et bêbête de nos meilleurs journalistes. Christophe Barbier a décroché la palme de l’hébétude en écrivant, dans « L’Express » : « Une fois de plus dans l’histoire, l’Ouest de nos crépuscules brille d’une lumière d’aurore. Plus que l’enthousiasme, mieux que la joie, c’est un immense espoir qui vient de l’Amérique et nous submerge ». Constat aujourd’hui : le tsunami annoncé n’a pas eu lieu. L’espoir fait place à ce qu’André Kaspi, spécialiste des Etats-Unis, appelle, dans son nouvel ouvrage, « la grande désillusion ». Aujourd’hui, après la fête obamaniaque, les Américains ont la gueule de bois.
Ils pensaient qu’un président noir apprivoiserait le reste du monde : on allait de nouveau aimer les Etats-Unis. Et voilà qu’au Proche-Orient, leurs représentants sont