Ce devait être l’événement littéraire de la rentrée. Sorti en librairie le 22 août, l’ouvrage fait pourtant un four.
On parle ici de Rien ne se passe comme prévu, publié chez Grasset, que Laurent Binet a consacré à la campagne électorale de François Hollande. La critique est unanime. Ce n’est pas très excitant.
Dans « Libération », on expose que « l’auteur qui a suivi François Hollande durant près d’un an en tire un récit précis mais fade. »
Dans « L’Express », on peut lire que « le style familier ne lui a pas permis de sublimer son sujet : raconter les coulisses de la campagne de François Hollande. » On vous en passe et des moins bonnes. Mais pourquoi ce ratage génère-t-il une telle déception ? Tout simplement parce que Laurent Binet, 40 ans, est un jeune écrivain qui possède un certain talent. En 2010, il a publié un premier roman qui a fait fureur. En fait, il s’agissait moins d’un roman que d’un récit historique, relatant comment le 27 mai 1942, à Prague, deux résistants tchécoslovaques ont perpétré un attentat qui entraîna la mort du SS Reinhard Heydrich. Le titre de cet ouvrage est d’ailleurs HHhH, acronyme pour « Himmlers Hirn heisst Heydrich », c’est-à-dire en français « Le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich ». Et si, au départ, c’étaient les résistants qui devaient tirer la couverture à eux, au final, le livre est devenu une biographie de Heydrich. Bras droit de Himmler, chef de la Gestapo, planificateur de la « solution finale », réputé être « l’homme le plus dangereux du IIIe Reich », Heydrich est un personnage fascinant.