A l’heure où François Hollande songerait, semble-t-il, à confier à Mama Doc le soin de trancher de la constitutionnalité de nos lois, une affaire ressurgit à point nommé pour nous rappeler la conception que l’intéressée se fait de la justice. La Cour de cassation a rejeté la demande de dépaysement d’Anne-Sophie Leclère, gérante d’un magasin de pêche à Rethel, qui avait été condamnée en première instance par le tribunal de Cayenne à 9 mois de prison ferme et 50 000 euros d’amende pour avoir diffusé sur sa page Facebook un montage de mauvais goût, comparant m’dame Tau-tau à une guenon. La commerçante ardennaise était, en outre, candidate aux élections municipales sous la bannière du FN, qui se hâta de prononcer son exclusion lorsque l’affaire éclata. Car Tau-tau, maligne comme une vieille chipie, saisit habilement cette occasion de se grimer en victime du racisme – comme nous l’avions dé­montré dans un numéro de « Minute » qui valut aussi quelques désagréments au directeur de notre publication… Tout de même, le traitement infligé à Anne-Sophie Leclère pour une blague imbécile paraissait un peu sévère, de la part d’une justice que le garde des Sceaux incite d’ordinaire à se montrer plus clémente. Certains esprits suspicieux se demandèrent même si le fait que l’affaire ait été jugée en Guyane, département d’origine de Mama Doc, sur une plainte déposée par l’association Walwari dont elle fut elle-même co-fondatrice et qui continue de porter sa marque (il suffit pour s’en convaincre d’en visiter le site Internet) n’expliquait cette sévérité. Parmi ces mauvais esprits figure Me Triomphe, défenseur de la commerçante rethéloise. Il a déposé devant la Cour de cassation une requête en suspicion légitime contre la cour d’appel de Cayenne, qui vient d’être rejetée et Anne-Sophie Leclère sera donc jugée en appel à Cayenne, début avril. Pour une criminelle de cette envergure, il me semble que la prison est encore trop douce : les magistrats de Cayenne devraient prévoir de rouvrir le bagne !

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