MINUTE

En vente cette semaine

cliquez sur l'image

Minute 2959
A+ A A-

Où Charlie est bien le seul à se marrer

A l’origine, il est né « Hara-Kiri », le journal « bête et méchant ». Le temps passant, Charlie, comme tous les enfants de 68 (il est né en 70), a pris des rides et de la prétention. Son maquillage de faux anar lui a coulé sur la bedaine et l’on s’est aperçu que la bêtise et la méchanceté de ses journalistes n’étaient pas simulées. En fran­çais du cru, c’est le qualificatif de « sales cons » qui leur conviendrait le mieux. Ils viennent de le montrer une nouvelle fois avec l’affaire des nouvelles caricatures de Mahomet. Quelle pertinence ! Et quelle originalité ! Ré­éditer le coup des caricatures da­noises alors que le Moyen-Orient est parcouru par une nouvelle vague de violences après la diffusion d’une vi­déo sur Mahomet qui pue le montage et le coup fourré ! Fallait oser… Passons sur la qualité des crobards, com­me celui qui montre le fondateur de l’islam prosterné, à poil et les fesses en l’air, avec une étoile collée sur les fes­ses et la légende : « Mahomet, une étoile est née ». Désopilant ? Passons aussi sur l’auto-justification surprenante apportée par Charb, patron de la ré­daction, devant la polémique qu’il a suscitée : « Il n’y a rien à négocier avec les fascistes. » Ah bon, le duce était aussi dans le coup ? Qu’Allah nous en préserve ! Mais Charb et ses copains ont une curieuse obsession : ils voient des fascistes partout, jusque sous les turbans des salafistes et les burqas des Bel­phégors de banlieue. Il n’y a donc « rien à négocier avec les fascistes, dit-il. La liberté de nous marrer sans aucune re­tenue, la loi nous la donnait déjà, la violence systématique des extrémistes nous la donne aussi. Merci, bande de cons. » C’est curieux, mais en lisant ces li­gnes, je ne l’imagine pas tellement en train de se marrer, Charb. Ou alors avec un rictus à la Bedos, ce ricanement de hyiène qui tient lieu de rire aux gens de gauche et qui grince com­me une porte de cimetière. Le rire de Charb aurait d’ailleurs bien pu – et peut encore – grincer sur des tombeaux si, par malheur, des demi-fous fanatisés, comme on en trouve par mil­liers au Pakistan ou ailleurs, en vien­nent à assassiner des Français à cause de cette mauvaise plaisanterie. « Nous ne cèderons pas ! Nous n’abdiquerons pas notre liberté de journalistes ! », criaillent nos super-héros de la liberté de la presse. Tu parles, Charlie ! D’a­bord, ils vivent en France et ont été placés, car tellement trouillards – à nos frais – sous protection policière. Pour des gens qui tirent à vue sur tout ce qui porte un képi ou une casquette, ça la fout bien ! Ensuite, si la liberté de la presse existait en France, ça se saurait ; et si les canardeux de Charlie se battaient pour elle, nous nous en serions aperçus. Voilà quatre ans à peine, l’un de leurs principaux « humoristes », le consternant Siné, s’est fait virer par le patron (oh, pardon) de Charlie, Philippe Val, ardent partisan de liberté de la presse et de la loi Gayssot, pour avoir publié un ar­ticle sur le mariage de Sarko-junior avec l’héritière Dar­ty – article auquel le plumitif Askolovitch, accusateur pu­blic égaré dans le journalisme, avait trouvé de vilains relents d’antisémitisme. De­puis, le gauchiste Val a été nommé par Sarkozy à la tête de France Inter.

Où Charlie est schizo. En décidant de se « payer » Mahomet, l’équipe de Charlie a simplement exploité son vieux fonds de commerce athée, à un moment qui lui paraissait particulièrement favorable. L’ennemi, c’est la foi, comme le déclarait avant cette affaire l’un des folliculaires du titre : « La critique ne porte pas sur les musulmans, mais sur l’aliénation dans la foi », et il en va de même pour les chrétiens et pour les juifs. C’est tou­jours la même hypocrisie : je t’injurie pas, j’injurie la foi qui t’habite et te fait vivre. La belle blague ! Personnellement, si je critique l’islam en considérant, avec Jean Paul II, que cette re­ligion laisse de côté toute la « richesse de l’auto-révélation de Dieu », si je me méfie de sa propension à vouloir soumettre le monde à la charia, y compris par la force, et si je m’alarme de son développement en France, je n’approu­ve pas que l’on insulte des croyants dans leur foi. L’attitude des gens de « Charlie Hebdo » est d’autant plus consternante qu’ils ont milité continûment, sous prétexte d’anti-racisme, pour l’installation massive de musulmans en France : et il faut être quelque peu schizophrène pour être à la fois arabophile et islamophobe… A moins que ces braves crétins-bobos ne se soient convaincus qu’à la lecture de « Charlie Hebdo », les écail­les de la religion tomberaient des yeux de ces aimables obscurantistes. Au­quel cas, c’est raté.

Où BHL découvre l’âme des musulmans français. La publication de ces caricatures aura au moins permis à « Charlie Hebdo » d’accéder à la renommée mondiale. Partout dans le monde musulman, des islamistes outragés ont manifesté devant les ambassades françaises contre ces dessins qu’ils n’ont pas vus, publiés dans une feuille dont la veille encore ils n’avaient ja­mais entendu parler. Il en allait d’ail­leurs de même de la vidéo sur Mahomet diffusée peu avant sur Internet et qui a valu à un ambassadeur américain (entre autres) d’être assassiné en Libye. L’affaire est trouble, mais la pres­se française compte heureusement dans ses rangs un fin connaisseur du printemps libyen, qui n’a pas manqué de pondre une chronique dans « Le Point » pour expliquer que l’ensemble de ses confrères sont des im­béciles auxquels on fait avaler n’im­porte quelle lanterne antisémite, alors que lui – Bernard-Henri – a tout compris. Comment douter, en effet, que cet homme qui a gagné une guerre à lui tout seul, restauré la liberté au péril de sa plume, abattu en deux mots sans virgule le tyran Kadhafi, soit le mieux à même aujourd’hui de trouver les mots qui organiseront la paix ? Nous pourrions, certes, l’envoyer rétablir l’ordre en Libye (mais oui, au fait, tiens, pourquoi pas ?) ; mais comment nous passerions-nous de ses lumières en France, où des fa­natiques manifestant devant l’ambassade des Etats-Unis « ont fait plus, en une soirée, pour déconsidérer l’image non seulement des immigrés, mais des Français de confession musulmane que des an­nées de discrimination, de racisme au quotidien, de xénophobie, de beaufitude » (sui­vez son regard…) Heureusement, « l’immense majorité des musulmans de France ne se reconnaît évidemment pas dans cette minorité de braillards manipulés – mais qui le sait ? qui le comprend ? » Oh, joie ! Jubilation ! Lui, parbleu ! Lui le sait ; Lui le comprend – Lui seulement. Un soir qu’il contemplait son verre, assis à une table de son bistrot favori de la rue des Saints-Pères, il y a vu les profondeurs de l’âme des mu­sulmans français dans l’ambre mordorée d’une téquila-sunrise. Si avec ça, notre ministre de l’Intérieur, Ma­nuel Valls, ne l’envoie pas rétablir la paix civile à La Courneuve, c’est qu’en France on ne sait plus utiliser les vrais talents.

Où les chameaux rigolent. Valls, il est vrai, a lui-même une idée bien précise de ce que doit être l’islam de France dans la République : « Un exemple », a-t-il dit. « C’est très important de le rappeler par rapport au monde et à ce qui se passe dans les pays arabo-musulmans ». Il n’a pas précisé : dans les autres pays arabo-musulmans, mais on n’en est pas loin. Donc, si l’Arabie saoudite veut savoir ce que c’est que l’islam dans la République, il lui suffit de regarder vers la France. J’entends d’ici les chameaux ri­goler. A quand l’appel à la prière lan­cé depuis la place Beauvau par le grand mufti de la république laïque ?
Selon notre ministre, il se passe pourtant dans notre beau pays des événements inquiétants : « Une montée des actes contre les lieux de culte musulmans depuis des mois. Il faut aussi mettre en parallèle la montée des actes antisémites. Tout cela est intolérable ! » Cette semaine, la statue de saint Martial a été brisée sur une place de Limoges et sur l’église de Chassieu, près de Lyon, il a été tagué : « L’islam monte en puissance ». Et ça, on laisse vallser ?  


abonnement
La suite de cet article est réservée aux abonnés, ou par l'achat au numéro. Découvrez nos offres d'abonnements !

Informations supplémentaires

  • Publié dans le numéro : 2582
  • Auteur : François Couteil

AVIS IMPORTANT A NOS FIDELES LECTEURS QUI ACHETAIENT EN KIOSQUES

Pour préserver la pérennité de votre journal nous avons pris la décision de nous retirer des kiosques et magasins de presse depuis le numéro 2931 du 17 juillet 2019. Nous comprenons bien, dans un monde idéal, la liberté de l’acheteur au numéro, mais cette décision, ici et maintenant, est essentielle pour la survie du titre. Il faut VOUS ABONNER.

Par le site ou chèque à l'ordre de ASM. A envoyer à : SCI BP 20017 - 49260 MONTREUIL-BELLAY PDC 1

Vous pouvez également vous abonner par PRELEVEMENT MENSUEL pour 13 euros.
Pour cela il convient de nous envoyer votre RIB ainsi que vos coordonnées postales par mail ou par courrier.

 

Les derniers numéros

Minute 2959
Minute 2958
Minute 2957
Minute 2956
Minute 2955

Complotisme : la raison domestiquée

Recevoir les infos et promos

tous-les-numeros

pub1

Suivez-nous

© 2012-2017 - ASM - Tous droits réservés

Connexion ou Enregistrement

Identification