A Nice, a titré « Nice Matin », « François Hollande a fait le plein d’amour », tant ses admirateurs étaient venus en nombre lui manifester leur sympathie. En attendant la guerre civile qu’il a contribué à faire monter ? A Nice, François Hollande s’est surtout montré aussi benêt que sa caricature.
A en croire « Nice Matin », ce jeudi 14 juin, du milieu de l’après-midi jusqu’en début de soirée, la librairie Masséna, située rue Gioffredo dans le centre de Nice, n’a pas désempli. Cinq heures durant (presque aussi longtemps que Jean-Marie Le Pen signant le premier volume de ses Mémoires, voyez la prouesse !), François Hollande a dédicacé à des Niçois aussi révérencieux qu’enthousiastes Les Leçons du pouvoir, l’ouvrage – aussi navrant que l’a été son quinquennat – qu’il a publié aux éditions Stock.
A un moment, deux personnes, leur tour venu, se présentent devant l’ancien président de la République. L’un lui présente un livre qui n’est pas celui de l’ex-chef de l’Etat, l’autre filme la scène, afin d’en établir la véracité et dans l’espoir qu’elle soit croquignolesque. Elle va l’être… Et heureusement qu’elle a été filmée, car nous-mêmes avions du mal à y croire…
L’ouvrage que lui tend son vrai-faux admirateur, en lui demandant de lui dédicacer, n’est autre que Guérilla, de Laurent Obertone (éditions Ring). « Je me suis dit que vous étiez sûrement l’un des principaux protagonistes de cette histoire dont j’ai bien peur qu’elle puisse se réaliser un jour en France et je me suis dit que c’était normal que vous le dédicaciez. » Hollande ne connaît pas. « Il est en rupture de stock, je peux vous l’offrir si vous voulez » « Non non, je vais l’acheter », lui répond Hollande, tout en lisant attentivement ce qui est écrit en quatrième de couverture.
Pour ceux qui ne l’auraient pas lu, voici le début du résumé que fait l’éditeur de cet ouvrage écrit par l’auteur de La France Orange mécanique et sous-titré « Le jour où tout s’embrasa »… : « Dans une France proche et obscure, une descente de police dans une cité sensible tourne au drame : un policier pris dans un guet-apens perd son sang-froid et tire aveuglément. La cité s’embrase et tout le pays vacille. De villes en villes, le feu se propage et la République explose. Forces de l’ordre, voyous, terroristes, responsables, journalistes, citoyens, tous sont submergés par le raz-de-marée du chaos »… Hollande est de plus en plus intéressé : « Et ça a été fait quand ? » Ça a été fait, et même écrit et publié, fin 2016. Durant son quinquennat, donc, et avant que les éditions Stock – oui, les mêmes – n’aient publié Un président ne devrait pas dire ça…, dans lequel il confiait notamment aux deux journalistes du « Monde » Gérard Davet et Fabrice Lhomme : « Il y a à la fois des choses qui marchent très bien et l’accumulation de bombes potentielles liées à une immigration qui continue. Parce que ça continue », ou bien : « C’est Sisyphe ! On les fait parler français, et puis arrive un autre groupe, et il faut tout recommencer. Ça ne s’arrête jamais […]. Donc, il faut à un moment que ça s’arrête », ou encore : « Comment peut-on éviter la partition ? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire : la partition. »
Guérilla est dédié « à ceux qui n’ont pas compris ». Hollande le voit et s’en amuse. Ha ha ! « A ceux qui n’ont pas compris » ! Lui si, on ne la lui fait pas ! Alors il prend son stylo-plume, il se concentre – ce qui n’évitera pas une faute d’orthographe grossière – et il rédige. Sur Guérilla de Laurent Obertone, le livre dont la publicité s’est longtemps affiché en page d’ouverture du site Fdesouche, le roman qualifié de « sulfureux » pour les plus aimables des journaux qui en ont parlé, François Hollande écrit à Laurent, le prénom que lui a donné son vrai-faux admirateur : « Nous avons compris et la guérilla doit être évitée. Il est encore temps. » Et il signe.
La dernière fois qu’un chef de l’Etat a dit qu’il avait « compris », c’était le 4 juin 1958 et ça s’est mal terminé… A. V.