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François Fillon en quête d’un second souffle

Le Conseil national des Républicains, qui se tenait samedi dernier, ne s’est pas déroulé dans l’euphorie. La campagne de François Fillon peine à redémarrer après la passage à vide de l’après-primaire. Une satisfaction : malgré les pressions en tout genre, il maintient le cap à droite.

Le 14 janvier, dans la salle parisienne de la Mutualité, Les Républicains ont adoubé leur candidat à l’élection présidentielle, François Fillon. Ni Juppé, ni Sarkozy n’avaient fait le dé­placement. Plusieurs anciens premiers ministres étaient néanmoins présents : Edouard Balladur, Jean-Pierre Raffarin. Concernant le futur premier mi­nistre, si Fillon est élu en avril prochain, c’est l’ancien villiériste Bruno Re­tailleau qui tient toujours la corde, quel­ques longueurs devant le président du Sénat, Gérard Larcher.
La salle était pleine mais l’exercice n’a plus rien d’un véritable « Parlement du parti ». Il s’agissait plutôt d’un meeting des cadres de la droite, mais dont l’ambiance était loin d’être transcendante. Le rassemblement est fait (si l’on excepte les sorties médiatiques de Laurent Wauquiez et de Christian Estrosi) mais la dynamique n’est pas encore là.

« Réduire l’immigration à un strict minimum »
Fillon a conclu les travaux par un dis­cours assez ferme sur le plan régalien. Comme à Nice quelques jours au­paravant, il a tenu un discours sans con­cessions sur l’immigration et sur les migrants : « L’immigration sans intégration, sans assimilation, doit être stoppée. Dans la République française, les étrangers ont des devoirs avant de réclamer tous les droits. C’est une question d’unité nationale. Mais c’est aussi une question de courtoisie car quand on entre dans la maison d’autrui, on n’y impose pas ses lois ! Je veux réduire l’immigration à un strict minimum, en l’organisant par quotas, en fonction de nos besoins économiques et de nos capacités d’intégration. A ceux que nous avons choisi d’accueillir, je veux que nous disions, avec précision et clarté, ce que nous exigeons d’eux : exercer un travail, s’approprier notre langue, respecter nos règles communes. Aux vrais réfugiés politiques, l’honneur commande que la France tende sa main. Mais avec les clandestins, elle doit être inflexible. »
François Fillon souhaite aussi soumettre l’aide au développement à une coopération avec les Etats africains en matière d’immigration : « Je veux que nous mettions les Etats d’origine en face de leurs responsabilités, pour qu’ils prennent leur part de la maîtrise des flux migratoires et qu’ils s’impliquent dans le retour de leurs ressortissants. Je conditionnerai l’aide au développement à leur coopération. »
Concernant l’islam il a été tout aussi ferme que durant sa campagne pour les primaires : « L’Islam radical mine nos concitoyens musulmans. Il les infiltre, il les prend en otage. Les fanatiques détestent ce que nous sommes. Je les combattrai sans relâche et sans pitié. Je veux un strict contrôle administratif du culte musulman, tant que son ancrage dans la République ne sera pas pleinement achevé. Je veux la dissolution immédiate de tous les mouvements qui se réclament du “salafisme“ ou des frères musulmans. Je veux qu’on retire leur nationalité aux Français qui sont partis nous combattre en Syrie et en Irak. » Il ne l’a pas fait lorsqu’il était au pouvoir ? Promis, juré : il le fera s’il est élu ! Après tout, il n’y a que les imbéciles qui ne chan­gent pas d’avis.

Sens commun réduit
à la portion congrue
Les Républicains ont également va­lidé une majorité des investitures aux élections législatives, bien qu’un accord avec les centristes, éclatés façon puzzle, ne soit pas encore signé. Sens Commun conserve les quatre circonscriptions que lui avait attribuées Nicolas Sarkozy mais n’en obtient pas une de plus : Charles d’Anjou dans la 10e circonscription de Seine-Maritime (Yvetot), An­ne Lorne (fille de Patrick Louis, secrétaire général du MPF) dans la 2e circonscription du Rhône (Lyon), Sé­bastien Pilard dans la 2e circonscription de Loire-Atlantique (Nantes) et Hayette Hamidi dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis (Saint-Denis). C’est une vraie déception alors que le soutien de Sens Commun à Fran­çois Fillon a été sincère et productif.
Concernant le PCD, Jean-Frédéric Poisson est reconduit à Rambouillet (Yvelines) et il a obtenu l’investiture de Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, dans la 12e circonscription de Seine-Saint-Denis. Concernant les non-inscrits divers droite, LR a « réservé » les circonscriptions de Nicolas Du­pont-Aignan (DLF, Essonne), Véronique Besse (MPF, Vendée) et Gilles Bourdouleix (ex-CNIP, Maine-et-Loi­re), ce qui signifie qu’aucun candidat ne devrait leur être opposé. Jacques Bompard (Ligue du Sud), lui, se voit opposé un candidat, Jean-François Perilhou, maire de Vaison-la-Romaine, tout com­me Jean Lassalle (ex-MoDem) dans les Pyrénées-Atlantiques, qui affrontera le conseiller régional Marc Oxibar,.
Certaines figures de la Droite populaire ne se représentent pas ou sont touchées par le cumul des mandats, com­me Franck Gilard dans l’Eure ou Pa­trick Labaune (Président du conseil général de la Drôme). Mais Thierry Mariani (Français de l’étranger), Nicolas Dhuicq (Aube), Valérie Boyer (Marseille), Jean-Paul Garraud (Gi­-ronde), Lionnel Luca (Alpes-Mariti­mes) repartent au combat. Tout comme leur ami Elie Aboud à Béziers où il af­frontera le candidat adoubé par Robert Mé­nard. Parmi les battus de 2012 ap­partenant à cette sensibilité très à droite, citons encore Bernard Carayon (Tarn) et Brigitte Barèges (Tarn-et-Garonne), qui pourraient retrouver leur siège en juin.
L’objectif de François Fillon désormais ? Réunir 10 000 personnes à La Vil­lette le 29 janvier prochain, jour du second tour de la primaire socialiste. Histoire de relancer la dynamique. S’il ne veut pas se retrouver dans le rôle du troisième homme – et s’il veut bien nous éviter Macron au deuxième tour – il serait temps.   
Antoine Ciney

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