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Où Flanflan sort les crampons

Je trouve les médias bien insolents envers notre flambide président. Tels qui lui dressaient des couronnes de tulipes voilà deux ans et demi n’ont plus de mots assez durs pour flétrir sa conduite maintenant que les fleurs sont fanées. Il est vrai que le printemps du pouvoir a été fugace et que son automne précoce laisse présager des hivers rigoureux. Mais que reproche-t-on à ce malheureux ? D’être président de la République ? Chacun sait pourtant que ce n’est pas de sa faute et que cette mésaventure ne lui fût jamais survenue si Krokro gueule d’amour ne s’était inopinément emmêlé le pinceau dans une scabreuse histoire de soubrette africaine. Alors, quoi d’autre ? De porter la cravate de traviole, d’être « mal fagoté » et de manger des frites, comme l’a dit son prédécesseur, expert dans l’art de tailler des costards et de vendre des tapis ? Mais si l’entrecôte frites reste son seul moyen de garder la patate – même frite ! –, qui aura la cruauté de le lui reprocher ? Ce bouffeur de pizzas de Sarko n’est pas le mieux placé pour donner des leçons de gastronomie et comme dit Le Foll, l’entrecôte frites, au moins c’est « made in France » (en français dans le texte, comme il se doit venant d’un porte-parole du gouvernement…).
De même, peut-on tenir grief à Flanflan de porter le casque intégral quand il circule en scooter, alors que la loi l’exige ? Faut pourtant bien se protéger : Dura lex, sed Durex… De mauvaises langues susurrent qu’en l’occurrence, ce n’est pas tant le scoot – toujours prêt – qui pose problème, que les conséquences de l’escapade de la rue du Cirque sur la dignité de la fonction présidentielle ; et qu’en ces temps où la croissance fait défaut, les croissants du p’tit-déj (à onze heures du matin, quand même…) étaient de trop. Ne chinoisons pas sur les viennoiseries : le principal, c’est qu’Hollande tienne son rôle, qui consiste, rappelle-t-il, à « protéger les Français », comme disait Pétain à une époque où les Teutons posaient déjà problème.
Et que fait-il pour protéger nos chers compatriotes ? Il se « cramponne », figurez-vous ! A l’Elysée, à ses avantages, à son casque intégral, à sa cravate, à ses frites, à ce qu’il lui reste de pouvoir, à la France nourricière surtout. A lui seul, ce verbe est emblématique. Par nature et dans la nature, qui est-ce qui se cramponne ? Les parasites : la sangsue, le pou, le ténia, le morbac, toutes ces charmantes petites créatures qui vous grignotent l’estomac ou vous sucent le sang avec l’avidité d’un contrôleur d’impôt ou mieux, d’un politicien qui, voyez comme ça se trouve, vous assure que non, vrai de vrai, les impôts n’augmenteront plus d’un centime, à l’heure où ses féaux envisagent d’augmenter de 150 % la taxe sur les cigarillos ou de majorer de 20 % la taxe sur certaines résidences secondaires. Contribuables, faites confiance à François Crampon.

Où le rire ne paie pas
Que l’on ne se méprenne pas : ma comparaison du camarade Crampon et du morpion, insecte du sous-ordre des anoplura (pour les entomologistes), ne vise pas à mettre en cause l’appartenance du premier à l’espèce humaine, ni à la race blanche qui n’a pas lieu de se sentir concernée par cette comparaison animalière. Obscurantistement convaincu qu’il n’y a qu’un seul couple à l’origine de l’humanité et que nous sommes par conséquent tous cousins, je ne suggère nullement et ne voudrais pas entretenir le lecteur dans l’idée funeste que François Crampon soit, en quelque manière, le chaînon manquant entre l’anoplura phtirus pubis et l’homo sapiens, espèce à laquelle il appartient comme vous, moi et n’importe quel gardienne des seaux de la Ve République en décapilotade.
J’espère ainsi n’avoir pas dépassé les scrupuleuses limites du rire, que j’ai passé la semaine à chercher en vain dans les codes civil et pénal sans parvenir, hélas, à en discerner les contours. Dans le doute, je propose d’obliger les éditeurs des journaux satiriques, des livres humoristiques, de l’Almanach Vermot et du programme du Parti socialiste à apposer sur leurs productions la mention : « A pratiquer avec modération ». L’on pourrait aussi installer dans les espaces les plus exposés à un excès de bonne humeur (qui se raréfient heureusement en France) des radars mesurant l’intensité de rigolade, dont l’abus pourrait donner lieu à une amende variable en fonction des sujets abordés. L’intérêt de la lecture se trouverait ainsi augmenté par un jeu inspiré de la fameuse chanson de la barbichette : « Le premier de nous deux qui rira paiera une taxette. » La police du rire, si nombreuse dans notre beau pays, pourrait s’inspirer de la méthode innovante imaginée par un théâtre de Barcelone à la suite de l’instauration d’une taxe sur les spectacles : un système de tablettes tactiles placées à l’arrière des sièges, qui permet de détecter et de facturer chaque rire des spectateurs (30 centimes d’euro) et grâce auquel le prix du billet a augmenté en moyenne de six euros. J’y vois cependant plusieurs inconvénients : la querelle de couple, si monsieur ruine le budget familial en riant à gorge déployée alors que madame fait grise mine (et vice versa) ; et le danger de s’étouffer de rire, au sens propre de l’expression, pour les radins doté de sens de l’humour.
Il est certain, en revanche que ni la dernière pièce de Béhachel, ni le dernier discours du père Crampon ne ruineront les citoyens, ni ne parviendront à sauver les finances publiques.

Où ce qui est à Couteil est à l’Etat
A ce propos, il faut saluer la brillante idée du député socialiste de Vendée Sylviane Bulteau, qui a proposé de créer une taxe sur les transactions de particulier à particulier, qui, selon elle, représentent un « coût pour l’Etat ». En effet, lorsqu’un quidam acquiert un bien en faisant appel à une agence immobilière, la commission de l’agence est soumise à la TVA, alors qu’il n’en va pas de même si l’acheteur et le vendeur décident, en mauvais citoyen, de se passer d’intermédiaire. D’où – bon sang, mais c’est bien sûr ! – un « manque à gagner » pour les finances publiques…
Je suggère à la créative Sylviane de pousser un peu plus loin sa logique : je possède dans mon jardin un pommier incivique qui fournit surabondamment des fruits non seulement à la famille Couteil mais à un grand nombre de quidams auxquels Mme Couteil, craignant de tomber dans les pommes, les distribue à qui mieux mieux. Petit problème d’arithmétique et de morale à poser aux élèves du primaire (ancienne formule) : sachant qu’un kilo de pommes coûte environ 1,50 euros et que la TVA sur les fruits et légumes s’élève à 5,5 %, combien les Couteil ont-ils frauduleusement volé à l’Etat en distribuant 100 kg de pommes ? Dans le vocabulaire des finances publiques, le « manque à gagner » pour l’Etat, autrement dit l’argent que le fisc ne soutire pas aux contribuables, porte même le nom de « dépense fiscale ». On ne saurait mieux dire que tout appartient à l’Etat au pays du communisme larvé.

Où la charité est monopole d’Etat
Une vieille dame qui n’avait pas compris cette règle du tout-à-l’Etat vient d’en être sévèrement châtiée : elle s’appelle Yvette Bert, a 76 ans, a eu dix enfants et vit dans une maison de retraite de Saint-Omer avec une pension mensuelle de 650 euros. Moyennant quoi elle a été condamnée, pour avoir organisé 169 lotos « prohibés » au bénéfice d’œuvres caritatives, à 135 000 euros d’amendes (dont 120 000 pour le fisc), peine assortie de six mois de prison avec sursis.
Heureusement, Thomas Thévenoud a retrouvé les travées de l’Assemblée nationale et Alain Juppé est présenté par les médias comme un candidat crédible à la présidentielle, ce qui est le signe que tout va bien en France… et que la révolution est pour bientôt.

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