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God save the Queen, Allah c’est moins sûr…

Le Royaume-Uni n’est pas encore tout à fait remis des décapitations de deux ressortissants britanniques, otages du califat, qu’il apprend que c’est une autre tête que les islamistes voulaient s’offrir. Et pas n’importe laquelle : c’est dans le cou de la reine elle-même que des partisans de l’Etat islamique envisageaient d’enfoncer leurs lames !

«Sa Majesté ne manquera pas à son de­voir » : c’est le commentaire so british des institutions roya­les après la découverte d’un « complot », selon les termes de la presse anglaise, visant à s’en prendre à la reine Elizabeth II à l’occasion des cérémonies patriotiques liées à la Première Guerre mondiale.
Pourtant, après les assassinats des otages David Haines en septembre et Alan Henning en octobre, modestes travailleurs humanitaires, c’est donc une cible d’une tout autre ampleur que visaient des djihadistes. Et outre-Manche l’affaire, révélée par le « Sun », fait grand bruit ! En France, elle n’a été évoquée que sur les sites d’actualités « people » ou les sites de réinformation, les uns s’intéressant à la personnalité de la victime potentielle et les autres davantage à celle des terroristes.

Les mamans sont trop bonnes
Se basant sur des informations policières, le tabloïd a ainsi indiqué que quatre musulmans, âgés de 19 à 27 ans, ont été interpellés dans les quartiers Ouest de Londres. Leur arrestation fait suite à plusieurs mois d’investigation et leur projet d’attaque a en fait été mis à jour dans le cadre d’une surveillance de routine sur ces suspects repérés pour leur soutien revendiqué à l’Etat islamique. Lors des perquisitions effectuées à leurs domiciles, les enquêteurs ont mis la main sur des armes blanches et des armes à feu.
A priori, c’est bien au couteau que les islamistes projetaient de s’en prendre à la reine Elizabeth II, âgée de 88 ans.
L’attentat devait se dérouler dans le Royal Albert Hall, samedi, à l‘occasion du Festival royal du Souvenir suivant sa visite au Cénotaphe na­tional de Londres.
Si le profil des quatre jeunes hom­mes interpellés n’a pas encore été clairement communiqué, on en sait un peu plus sur le plus jeune : Syed Yousaf était considéré comme un adolescent turbulent par les habitants du quartier qui avaient par ailleurs remarqué des signes de radicalisation religieuse chez lui depuis quelques mois. « Ce n’est qu’un jeune qui découvre sa religion » plaidait alors une mère manifestement un peu trop compréhensive, ou aveugle, auprès du voisinage un brin in­quiet.
Après avoir vu la mère du djihadiste converti, le Breton David « Daoud » Drugeon (tué voici quelques jours lors de frappes américaines en Syrie), expliquer qu’elle n’avait « pas élevé son fils comme ça » tout en étant revêtue d’une superbe burqa, on ne s’étonnera plus de rien. La Grande-Bretagne compte aussi son lot d’islamistes « locaux » combattant en Irak et en Syrie. Comme pour la France, le chiffre d’un millier est avancé, et com­me pour la France on peut sans doute en compter en réalité le double.

Déchoir, disent-ils, eux…
Si leur retour inquiète et a notamment poussé des personnalités aussi diverses que le Premier Ministre David Cameron, l’ancien archevêque de Canterbury (le second chef de l’Eglise an­glicane après le monarque) George Carey ou encore le maire de Londres Boris Johnson à défendre l’application de la déchéance de la nationalité britan­nique aux djihadistes, il existe aussi une menace intérieure n’étant pas forcément liée à ces « Britanniques » engagés dans le djihad au Moyen-Orient.
Rappelons-nous des terribles attentats de Londres le 7 juillet 2005 (56 morts et plus de 700 blessés dans des attaques menées contre le métro et un bus par quatre islamistes) ou encore du terrible assassinat à la machette, en pleine rue, du soldat Lee Rigby par deux Nigériens convertis à l’islam et af­firmant vouloir venger la mort de leurs « frères » par les troupes britanni­ques.
A la suite de ces tragiques événements, ce projet d’attentat contre la rei­ne vient souligner toute la force des réseaux djihadistes s’appuyant sur l’assise de l’islam salafiste en Grande-Bretagne, pays où, au nom de la liberté d’expression, toutes les outrances ont longtemps été tolérées. En comparaison des salafistes londoniens, nos porteurs de drapeaux algériens ou émeutiers pro-palestiniens passeraient pour de sympathiques compatriotes parfaitement assimilés à la nation française.
Mais samedi, armée du légendaire flegme britannique et de la dignité de sa vieille maison, Elizabeth II a pris part aux cérémonies comme si de rien n’était. Les djihadistes ont raté leur coup… cette fois-ci.    

Lionel Humbert

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