A défaut de les faire rêver, la bande à Hollande conduit les Français au pays imaginaire, derrière la fée Clochette des socialistes, Najat Belkacem (par souci d’égalité des sexes et pour échapper aux stéréotypes de genre, je renoncerai désormais à faire précéder son nom par celui de son macho de mari). J’entends d’ici protester des lecteurs tatillons : la fée Clochette est plus blonde (au moins dans le dessin animé de Disney) et plus sympathique (y compris dans l’œuvre de Barrie, père de Peter Pan), à défaut d’être plus maline. J’en conviens, mais Najat est une Clochette à la socialiste, donc ratée, et le lecteur de bonne foi admettra qu’il est encore plus difficile d’imaginer Flanflan en Peter Pan.
Menés par une telle équipe dirigeante, nos malheureux compatriotes, en revanche, font vraiment figure d’enfants perdus. Au pays imaginaire de Hollan­de, les dizaines et centaines de milliers de Français qui choisissent d’oc­cuper leurs beaux dimanches à manifester bêtement dans les rues livrent, Belklochette dixit, des « combats imaginaires ». C’est logique puisqu’à en croire la préfecture de police de Paris, ces manifestants eux-mêmes sont aussi virtuels que, par exemple, le nombre des chômeurs, qui atteint officiellement 3,3 millions selon le gouvernement et 7 millions selon une enquête diffusée sur France 2 le 30 janvier, dans le cadre de l’émission Envoyé spécial. Les 3,7 millions manquants sont, comme dirait Belklochette, des chômeurs fantasmagoriques qui ont sans doute le mauvais goût d’exister effectivement mais n’ap­paraissent pas dans les statistiques du pays imaginaire.
La protestation des manifestants qui battaient le pavé dimanche (parfois pour la troisième semaine consécutive) était donc chimérique. « La théorie du genre » n’existe pas, affirme ainsi Najat : c’est un complot monté de toutes pièces par l’extrême droite et les « forces sombres » dénoncées par Manouel Gaz. La procréation médicalement assistée n’existe pas davantage (pour peu que l’on arrive à bâillonner Bruno Le Roux et quelques autres députés socialis­tes…), pas plus que la gestation pour autrui. « Nenni, déni, fini », comme disait (presque) un célèbre républicain romain dont les manuels scolaires ne soulignent pas assez l’homosexualité. Le chômage ? Une vue du mauvais esprit. La surfiscalité ? Une rumeur. Julie Gayet ? Un ectoplasme. Valérie Trierweiler ? Un cauchemar (Hollande vous le confirmera). C’est la féérie Belklochette : au pays du socialisme imaginaire, tout ce qui fâche est du domaine du songe, mensonge ; tout est rose, sucre et miel. Et pour le vinaigre de miel, on attendra que les municipales soient passées.

Où la droite nous souhaite une bonne amnésie
C’est le mois prochain qu’auront lieu les LMPT, autrement dit Les Municipales Pour Tous à l’arrivée desquelles il n’y aura pas, en revanche, assez de sièges pour tous. Les députés de la droite bien coiffée (je veux parler de ceux du centre et de l’UMP), qui draguaient dimanche les opposants à la « familipho­bie » gouvernementale, n’étaient pas forcément les mieux placés pour le faire puisque l’idéologie du genre a été introduite au sein des établissements scolaires par Luc Chatel, alors ministre de l’Education nationale de Nicolas Sarkozy.
Les Français ayant la mémoire courte (comme disait un maréchal de France auquel ces amnésiques congénitaux donnèrent du bâton à tous les sens de l’expression), il n’est pas inutile de le rappeler et de le répéter. De même, les élus UMP qui s’opposent aujourd’hui au pseudo-mariage des homosexuels et à la GPA avaient été beaucoup moins nombreux à protester lorsque Nicolas Sarkozy sacrifia leur collègue Vanneste pour contenter le lobby gay. Je rappelle aussi qu’Hervé Mariton, député-maire de Crest, qui figurait au premier rang de la Manif pour tous l’an dernier et s’était encore joint, dimanche dernier, au cortège organisé à Lyon, avait déploré au lendemain du vote de la loi Taubira (qu’il persiste à considérer comme « mauvaise ») que deux lesbiennes n’aient pas voulu être « mariées » par ses soins. Quant à Valérie Pécresse, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui avait pris la parole le 15 décembre dernier lors d’une Manifestation Pour Tous organisée à Versailles contre les at­teintes à la famille projetées par le ministre Bertinotti, elle n’a éprouvé aucun scrupule, un mois plus tard, à voter la loi de Najat Belkacem en faveur de l’« Egalité homme-femme », qui n’est que l’un des éléments de la législation « familiphobe » des socialistes.
Ce qui est surprenant, ce n’est pas que ces gens-là nous prennent pour des gogos, mais plutôt qu’il se trouve effectivement des gogos pour croire encore à leurs discours. Les Parisiens auront l’occasion, en mars, de leur adresser un avertissement sérieux en refusant de voter pour Nathalie Kosciusko-Morizet qui symbolise mieux que quiconque cette fausse droite à laquelle il faut encore préférer la gauche, parce qu’elle nous aurait insensiblement menés aux mêmes erreurs sans rencontrer la même opposition.

Où je vous propose une recette nauséabonde
Belklochette y verra peut-être une concession pleine de promesses à l’égalité homme-femme, mais, comme beaucoup de gourmands, je ne déteste pas cuisiner. Avant carême, je vous propose donc une petite recette très simple pour 4 personnes que l’on peut aisément retrouver sur l’excellent site Marmiton. org : faites tremper 150 g. de mie de pain dans du lait, puis égoutter ; hacher finement 250 g. de viande de veau puis y ajouter la mie de pain et 30 g. de beur­re. Former avec le tout une pâte homogène, saler et poivrer ; y mélanger deux jaunes d’œufs, battre les blancs en neige et les incorporer ; avec la pâte ain­si obtenue, former quelques rouleaux de forme ovoïde et les passer dans trois cuillers à soupe de farine. Faire cuire les quenelles 10 à 15 minutes à peti­te ébullition dans de l’eau salée… Ah, je ne vous l’avais pas dit ? Il s’agit en effet d’une vieille spécialité de nos régions, qu’il vaut mieux apprendre à faire soi-même et clandestinement car elle risque d’être bientôt prohibée, comme l’al­cool aux Etats-Unis à l’époque d’Al Capone : à quand la contrebande de quenelles lyonnaises ?
L’idée peut paraitre farfelue, mais pas beaucoup moins que la mise en garde à vue pour incitation à la haine raciale, le 19 janvier, du président du mouvement « Hollande démission », coupable d’avoir gonflé un dirigeable en forme de quenelle – comme tous les dirigeables ! C’est bien fait, il n’avait qu’à choisir une montgolfière bien de chez nous !
Sans aucun esprit de délation, j’aimerais signaler à Manouel Gaz les agissements objectivement anti-citoyens et racistes des grandes surfaces Carrefour et Intermarché proches de mon domicile, qui présentent dans leurs rayons frais ces produits délictueux. Si l’on peut prouver que leurs actionnaires aussi sont dans le coup, Bercy pourrait trouver une occasion de se faire de la thune.

Où la presse française écrit en « Pravda »
Copieusement conspués lors de la manifestation du 26 janvier, les journalistes n’ont pas la cote auprès des Français à en juger par un sondage publié par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) : 77 % ne nos compatriotes ne leur font pas confiance et 71 % ne croient pas qu’ils soient indépendants. Les partis politiques sont les seuls à être traités encore plus sévèrement, avec 8 % d’opinions favorables. A en croire nos concitoyens, la presse française serait à peu près aussi libre et crédible que la « Pravda » à l’é­po­que de l’Union soviétique. Un scoop ?