Il ne s’est rien passé à Argenteuil. En tout cas pas ce qu’on nous a raconté. Dans cette charmante bourgade du Val-d’Oise, des islamistes ont, en fait, utilisé un banal fait divers pour soulever la population et tester la résistance des autorités. A la manœuvre : un agitateur islamiste connu depuis vingt ans !
A Argenteuil, Nicolas Sarkozy (encore ministre de l’intérieur mais déjà en campagne) avait promis aux habitants de les « débarrasser » des « bandes de racailles ». Avec le succès que l’on sait… A Argenteuil aussi, Jean-Marie Le Pen – voulant justement doubler Sarkozy – avait tenté la réconciliation avec les « Français de branche » en venant assurer les immigrés ou enfants d’immigrés du quartier de toute sa sympathie. Là aussi, le score de 2007 l’a démontré, le succès ne fut pas vraiment au rendez-vous.
C’est donc dans cette ville symbolique que mardi dernier, le simple contrôle d’une musulmane en niqab a tourné à l’émeute. L’affrontement a fait deux blessés parmi les policiers qui ont été amenés à utiliser flash-balls et bombes lacrymogènes pour se tirer d’affaire face à une meute de 80 assaillants. Et voici que deux jours plus tard seulement, deux individus dépeints comme des « skins » auraient agressé une jeune femme voilée en plein cœur de la même ville d’Argenteuil. Et eux s’en seraient sortis sans aucun souci. Alors que l’affaire est pour le moins étonnante, les associations communautaires – ou carrément islamistes – n’ont pas hésité à sauter immédiatement sur l’occasion.
Une ville à ne pas mettre un facho dehors…
Autant il n’apparaît pas franchement surprenant d’entendre parler de femmes voilées à Argenteuil, ville illustrant bien le remplacement de population que subit la France, autant il ne semble pas a priori qu’on y croise énormément de skinheads en goguettes.
Les deux étant peut-être liés me direz-vous. On peut tout de même s’interroger sur la durée de vie éventuelle de skinheads arborant leurs couleurs au milieu de la population d’Argenteuil, surtout si ceux-ci viennent de s’en prendre à une « sœur » en lui arrachant son voile…
Mais depuis l’affaire Méric, les skins – qui ont fait le bonheur des reportages télé à sensation de la fin des années 1980 – ont vu leur cote médiatique remonter en flèche !
Même nos bien-aimés confrères de « Libération » leur ont consacré une couverture.
Alors du coup, quand les associations musulmanes ayant pris en main la victime parlent de skins, tout le monde reprend sans sourciller.
Philippe Doucet, maire socialiste d’Argenteuil, semble, lui, en savoir encore bien davantage puisqu’il n’hésite pas dans un communiqué à évoquer « les agissements d’activistes d’extrême droite qui viennent, de l’extérieur, à Argenteuil pour alimenter les peurs, monter les habitants les uns contre les autres et salir l’image de notre ville ». Et de condamner comme il se doit « leur acte islamophobe ».
Or il se trouve que la victime elle-même ne parle pas de cette « islamophobie » dans sa plainte. Et les sources judiciaires se montrent un peu plus sceptiques : « La jeune femme a d’abord parlé de deux crânes rasés… avant d’évoquer un homme avec une mèche rouge […] Il n’y a aucune image de vidéosurveillance et pas de témoin et l’examen médical n’a toutefois pas permis de découvrir de traces de coups. Il faut être très prudent. »
Caroline Fourest propage une photo bidon !
Une prudence à laquelle n’a pas souscrit l’essayiste Caroline Fourest qui, en ce moment, est décidément en grande forme. Sur les réseaux sociaux, elle a commenté l’affaire en écrivant « Homophobes, musulmanophobes… Lâches », le tout assorti d’une photo de jeune femme voilée au visage tuméfié (voir ci-contre).
Photo qui viendrait contredire les enquêteurs affirmant qu’il n’y a pas de traces de violences… s’il ne s’agissait pas de la photo d’une femme agressée en 2010 à Gaillac dans le Tarn ! Oups la boulette !
Caroline Fourest n’avait pas besoin d’aller chercher aussi loin. Fin mai, à Argenteuil toujours, une autre jeune fille voilée avait affirmé avoir été attaquée par deux individus que son père décrivait comme « typiquement skinhead, bombers noir et bonnet blanc » dans une vidéo publiée sur le site oumma.com. Décidément, c’est à Argenteuil que les amis de Méric devraient mener leur « chasse aux skins », pas dans les ventes privées parisiennes !
Hormis la présence – réelle ou fantasmée – de skinheads, il est un point commun entre ces deux affaires : l’intervention de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie.
Ce CRI est celui des islamistes les plus radicaux
Derrière cette Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), on retrouve un militant islamique chevronné : Abdelaziz Chaambi.
En 1992, il est l’un des fondateurs du Collectif des musulmans de France (CMF). En 2005, c’est à la fondation du Mouvement des indigènes de la République qu’il participe, en réaction à la loi de 2004 sur l’interdiction du port de signes religieux à l’école. Particulièrement impliqué dans le soutien à la cause palestinienne (et aujourd’hui dans celui aux révolutionnaires syriens, après avoir soutenu aussi les révolutionnaires tunisiens), on le retrouve en janvier 2009 repoussé manu militari par les gendarmes alors qu’il cherche à perturber la tenue du dîner du Crif à Lyon.
Cet activiste n’hésite pas à revendiquer sa proximité idéologique avec les frères Ramadan (ce fut notamment le cas dans un débat avec la Fourest, qui manifestement ne lui en veut pas puisqu’elle relaie docilement cette affaire). On trouve d’ailleurs sur la page Facebook de la section Ile-de-France du CMF plusieurs citations de Hassan Al Banna, fondateur des Frères musulmans. Pour la blague, signalons qu’il fut l’un des instigateurs de la Manif Pour Tous s’étant déroulée à Argenteuil…
Manifestation qui fut un bide retentissant, la population locale s’intéressant manifestement davantage à la question du voile qu’à la réforme du Code civil d’une République dont ils se vivent déjà en marge.
Une tendance musulmane concurrente est aussi intervenue, affichant notamment sa présence lors du rassemblement de vendredi dernier devant la mairie. Il s’agit des sympathiques salafistes. Ainsi, lorsque le responsable du CMF Ennabil Nasri, proche de Chaambi, affiche sur internet son mécontentement quant aux débordements ayant eu lieu pendant cette manifestation, il se fait durement attaquer dans les commentaires par des internautes affichant dans leurs photos le drapeau noir du jihad.
Enfin, troisième tendance venant se superposer et interagir dans cette affaire, ceux que l’on pourrait qualifier de « crypto-soraliens » (du nom de l’intellectuel ayant navigué du PCF au FN et animant maintenant sa propre petite chapelle) avec le site « Islam et Info » ou le blog « la Taverne des Pirates ». Les deux ont appelé dès jeudi soir les musulmans à se regrouper à Argenteuil pour « se défendre » ou même « faire justice ».
La palme du délire revient sans doute à « la Taverne des Pirates » qui a déniché le repère d’une trentaine de skins (si, si, carrément une trentaine !) dans un hangar dont l’accès aurait été interdit aux jeunes musulmans en colère par… la police. Sur leur page Facebook, une courte vidéo mise en ligne ne nous présente malheureusement pas cet épisode épique mais un simple contrôle d’identité sur un groupe de jeunes réunis, disent-ils, pour partir à la recherche de ces fameux skinheads.
Le commissaire se réfugie dans la mairie…
Toute cette joyeuse troupe ne s’en est pas tenue à l’alerte médiatique mais est donc descendue dans la rue, avec des intentions plus ou moins pacifiques. Ainsi une manifestation ayant réuni plus de 500 personnes a été organisée (à l’initiative de la fameuse Coordination contre le racisme et l’islamophobie) devant la mairie d’Argenteuil vendredi, soit le lendemain de l’agression présumée.
L’horaire de cette manifestation – 15 h 30, un jour de semaine – pourrait surprendre. En fait, c’est à la sortie de la prière la plus importante de la journée que les musulmans ont été invités à venir se rassembler, certains sortant directement de la mosquée. Au sein du groupe se côtoyaient djellabas et survêtements, porteurs de casquettes et barbus.
Après avoir dans un premier temps cherché à annuler ce rassemblement (notamment en se rendant à la rencontre des fidèles dans les deux grandes mosquées d’Argenteuil), le maire a tenté tant bien que mal de prendre la parole et de calmer les esprits, récoltant huées, sifflets et tirs de boulettes de papier sur la tête. Heureusement, Abdelaziz Chaambi est venu à sa rescousse et a pu, lui, s’exprimer tranquillement.
Le basculement de l’ordre républicain vers une nouvelle forme de pouvoir est une fois de plus démontré… D’autant que le maire a finalement été contraint de rentrer dans la mairie sous escorte. Une mairie bunkerisée dans laquelle un commissaire de police et un autre fonctionnaire ont rapidement rejoint l’édile socialiste… après avoir été agressés par une trentaine de jeunes à coups de poing et de pied !
L’agitateur refuse la loi de la République !
Alors que mardi dernier (soit deux jours avant l’agression présumée) à Argenteuil, le contrôle d’une femme en niqab a viré à l’émeute, alors que le même scénario s’est produit à Marseille jeudi dernier (le jour même de l’agression présumée) et que ce type de résistances face à l’application de la loi contre le port du voile intégral se démultiplient, voilà une agression « islamophobe » qui tombe à point.
Quelles étaient les revendications qu’Abdelaziz Chaambi a portées lors du rassemblement devant la mairie d’Argenteuil ? Une fois rapidement évoqués les habituels appels à l’arrestation des agresseurs et à des peines sévères, Chaambi a basculé sur un tout autre sujet en réclamant que « les responsables de la bavure de l’intervention de Sofia soient suspendus jusqu’à ouverture d’une enquête à leur sujet ».
De qui parle-t-il ? Des policiers ayant fait face à 80 jeunes lors du contrôle d’une femme voilée ! Ils auraient donc commis une « bavure » en appliquant la loi ! Mais les revendications ne s’arrêtaient pas là, l’agitateur musulman réclamant aussi une « assistance personnelle du maire […] aux interpellés et recherchés à tort », et là c’est des émeutiers ayant agressé les policiers dont on parle. Vous trouvez que ça fait beaucoup ? Attendez la suite.
Abdelaziz Chaambi (déclarant s’exprimer au nom des habitants d’Argenteuil) continuait en demandant tout simplement la suspension par la police des contrôles de femmes voilées, avant de conclure en exigeant que le maire « s’engage solennellement contre les lois antimusulmanes déjà votées ou en préparation, demandant à l’Assemblée nationale en tant que député un moratoire sur ces textes n’engendrant que stigmatisation et violence ». A défaut de quoi, bien entendu, « si rien n’est fait, nous nous désolidariserons alors de fait avec la politique engagée par notre mairie ». Une menace que le maire d’une ville aussi islamisée qu’Argenteuil aura sans doute reçue avec attention, à moins d’un an des élections municipales.
Une résistance de plus en plus évidente face à l’application de la loi ; une agression étrange relayée par des médias naïfs et toujours prompts à traquer la bête immonde ; une victimisation immédiatement suivie de revendications très claires ; une association islamique qui impose un rapport de force avec les autorités légitimes (élus, police). Nous voici dans la plus parfaite réalisation concrète de la stratégie islamiste.
Lionel Humbert