Le référendum manqué sur l’unification des collectivités locales alsaciennes a des répercussions jusqu’au bout de la France, où les partisans de la fusion du département de Loire-Atlantique à la région Bretagne pensaient pouvoir surfer sur la vague alsacienne. Marc Le Fur, député UMP des Côtes-d’Armor et chef de file du projet breton, ne lâche pas le morceau et relativise le rejet de la fusion alsacienne.
Il estime que cette déception ne « doit pas freiner » l’élan breton.
Dans un entretien au « Figaro », il estime que les causes de cet échec sont plus conjoncturelles que structurelles : « Les gens ont tendance à dire non à tout. Et puis l’affaire Cahuzac n’a pas aidé non plus. Beaucoup de personnes ne sont sûrement pas allées voter à cause de ça. Aujourd’hui, et c’est aussi le cas en Bretagne, les citoyens parlent de cette affaire, il y a comme un dégoût, une remise en cause de la parole publique. Tout cela a ajouté à la difficulté de faire adopter ce projet. »
Selon lui, chaque région doit cependant définir son modèle : « Ce qui a été fait en Alsace ne se produira pas nécessairement de la même manière en Bretagne. (…) En Bretagne, le débat touche aux limites régionales qui sont insatisfaisantes pour beaucoup d’élus. Notre région est actuellement amputée de la Loire-Atlantique (rattachée à la région Pays de La Loire, ndlr). Nous souhaitons que ce département, avec Nantes, soit rattaché à la Bretagne administrative, de manière à ce que la Bretagne historique soit reconstituée. Nous bénéficions sur cette question d’une belle adhésion populaire et du soutien de plusieurs élus ». Aux yeux des militants d’un régionalisme bien compris, il n’est plus possible de réformer le pays à l’échelon national. Il faudrait donc tout recommencer à la base. Sans jamais se décourager. n
Lionel Humbert
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