Lors de ses premières vacances présidentielles en août 2017, Emmanuel Macron avait trouvé refuge à Marseille. Un refuge de grand luxe. Il avait passé une dizaine de jours dans la résidence privée du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Stéphane Bouillon – qui, dans la foulée, a été nommé préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud-Est, et préfet du Rhône, excusez du peu –, une propriété avec une grande et belle piscine (de quoi donner des idées émoustillantes aux Macron) située sur la Corniche dans le parc Talabot , un ghetto pour riches dont tous les accès sont sécurisés. Enfin presque…
Le dimanche 13 août 2017, une altercation oppose un paparazzi au service d’ordre qui protège le président. Ce photographe s’appelle Thibaut Daliphard. Il est alors placé en garde à vue durant six heures et rapporte le lendemain dans « VSD » les propos de l’agent de sécurité qui l’a cravaté : « Je ne supporte pas ce que vous faites. J’aime pas votre métier. Y aura pas de photos de toute façon. Maintenant c’est comme ça. Il va falloir vous y habituer. On n’est plus sous les présidences précédentes. Vous allez vite vous en rendre compte… » Dans la foulée, la présidence de la République porte plainte contre le photographe pour harcèlement – elle fera pschitt…
Or voilà qu’un an après les faits, dans une interview accordée à France 3 Provence, Thibaut Daliphard affirme que l’agent de sécurité l’ayant maltraité en août 2017 n’était autre qu’Alexandre Benalla. Et que, lors de l’altercation, il lui aurait également dit : « Je n’aime pas votre métier. Ce que vous faites, c’est du harcèlement. Je vais vous placer en garde à vue. »
Intox ou info ? Le paparazzi ne serait-il qu’un zozo profitant du scandale Benalla ? Ou un nouveau témoin attestant qu’au sein de la sécurité du président, Alexandre Benalla jouait un rôle interlope mais efficace ? On devrait rapidement en savoir plus.
Lundi 30 juillet en fin d’après-midi (à l’heure où « Minute » partait à l’imprimerie), le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Olivier de Mazières, devait témoigner devant la commission d’enquête mise en place par le Sénat sur les agissements du sieur Benalla.
D’après nos sources, parmi les questions qu’il était prévu de poser au premier flic de Marseille, il en figurait une sur le rôle exact qu’Alexandre Benalla avait joué durant le séjour d’Emmanuel Macron sur la Corniche.