Contrairement au plombier polonais, les travailleurs détachés ne sont pas tous des ressortissants européens. Il y a aussi des immigrés africains ou sud-américains. Et comme ces détachés s’attachent, certains font pression pour rester en France !
Dans un rapport du 12 février 2018, la Commission nationale de lutte contre le travail illégal révélait qu’une entreprise de travail temporaire espagnole, qui exerce une activité de prestation dans le monde agricole, faisait l’objet d’une information judiciaire orchestrée par le parquet de Marseille avec le concours de l’OCLTI, l’Office central de lutte contre le travail illégal, et de la police de l’air et des frontières (une enquête « compliquée » dont à ce jour on ne connaît toujours pas les conclusions officielles…). Très présente sur le marché français (en 2016, elle avait détaché 4787 travailleurs auprès de 185 exploitations françaises dans 16 départements !), cette boîte d’intérim (Terra Fecundis pour ne pas la citer…) se voit reprocher une ribambelle de griefs, dont, ô surprise, une « aide au séjour et emploi d’étrangers sans titre », et fait ainsi logiquement « l’objet de poursuites pour emploi d’étrangers sans titre de travail ». Il apparaîtrait en effet que si la majorité de sa main d’œuvre est constituée de Sud-Américains embauchés en Espagne, Terra Fecundis a également recruté sur place, en France, des migrants et des sans-papiers en leur offrant le statut frauduleux de « travailleurs détachés »…