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Où les bonnes questions n’altèrent pas la République

Les ex-confrères du moraliste n’ont pas eu de mal à pointer les incohérences de ces justifications trop tard venues : s’il ne s’occupait plus des déplacements de Jupicron, mais se voyait désormais assigner, selon les dires de l’Elysée, un poste administratif confiné au palais (ce qui aurait été, pour le garde du corps, une manière de garder la chambre) que faisait donc Benalla au Panthéon le 1er juillet lorsqu’y furent transférés les corps des époux Veil ; ou aux côtés du président sur les Champs-Elysées pendant les cérémonies du 14 juillet ; ou encore dans le bus des Bleus lors de leur retour de la coupe du monde, en prétendant imposer son autorité à un commandant de gendarmerie ? Comment expliquer qu’il n’ait pas été purement et simplement limogé alors qu’il avait usurpé la fonction de policier pour frapper un couple de manifestants avant de courageusement se débiner en s’apercevant qu’il était filmé ? Pourquoi le chef de cabinet de l’Elysée, averti, n’a-t-il pas saisi la justice de ces faits ? Pourquoi Jupicron persistait-il à vouloir confier à ce barbouzard de 26 ans le soin de piloter la sécurité de la présidence de la République en court-circuitant les prérogatives du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), service de police ad hoc ? Pourquoi ledit barbouzard conservait-il son grade de lieutenant-colonel dans la réserve citoyenne de la gendarmerie (alors qu’il occupait aupara­vant celui de sergent dans la réserve opérationnelle) ? Pourquoi continuait-il à bénéficier d’un salaire très confortable, d’une voiture de fonction du dernier cri équipée de gyrophares, et venait-il de se voir généreusement attribuer un appartement de fonction au palais de l’Al­ma, au 11, quai Branleur – pardon : Branly, dans le très chic VIIe arrondissement de Paris, à la même adresse où logeaient naguère Anne Pingeot, la concubine de Mitterrand, et sa fille Mazarine ?

Autant de questions sans réponses officielles, qui, je veux le croire, auraient excité au plus haut point la curiosité de l’ami Beurp, lorsqu’il était encore un vulgaire journaliste. Son sens de l’info semble, depuis, s’être singulièrement émoussé… Ô temps ! Ô mœurs ! Heureusement, la République, elle, est « inaltérable » à en croire son président. A l’inverse de l’image de ses présidents successifs ?

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